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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
29 décembre 2021

Ethiopie : les civils en première ligne du conflit

Rafles, massacres, viols… Les exactions commises contre les civils par les forces gouvernementales et par leurs opposants, les rebelles du Tigré, se multiplient en Éthiopie.

Ethiopie

Alors que le conflit s’enlise dans le nord de l'Ethiopie entre le gouvernement et les rebelles tigréens, les atrocités contre les civils se multiplient, dans un camp comme dans l’autre. L’Onu a lancé vendredi 17 décembre une enquête internationale.

Un rapport d'Amnisty International et de Human Rights Watch a accusé jeudi les forces de police gouvernementales et leurs alliés, les milices amharas, d’avoir commis des rafles au Tigré voisin. Depuis début novembre, les forces pro-gouvernementales auraient rassemblé hommes et femmes dans les villes d’Adebai, Humera et Rawyan, au Tigré occidental, avant de les déporter à l’est, vers la rivière Tekezé, qui marque la frontière entre les zones contrôlées par chaque groupe.

« Quand les gens ont essayé de s’échapper… [les milices] les ont attaqués avec des machettes et des haches pour que personne ne puisse s’échapper… »​ a témoigné un fermier de 34 ans d’Adebai, mentionnant des dizaines de corps.

« Des crimes de guerre »

Les rebelles tigréens ne sont pas en reste. Début septembre, près de 125 civils ont été assassinés par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) dans le village de Chenna, près de Dabat, dans la région Amhara. Niés par le TPLF, les massacres ont été confirmés par des médecins.

Mi-novembre, seize femmes ont été violées par des rebelles tigréens dans la ville de Nifas Mewcha, dans la région Amhara. « Des crimes de guerre »​, voire « des crimes contre l’humanité »​, selon Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

Loin d'être seules, ces exactions sont difficiles à documenter. L’État contrôle les médias locaux et entrave le travail des journalistes et des ONG, depuis le début du conflit, en novembre 2020.

À l’époque, le Premier ministre Abiy Ahmed avait envoyé l’armée au Tigré contre le TPLF, qui défiait son autorité. Trois semaines et la prise de la capitale régionale Mekele plus tard, Abiy Ahmed proclamait une victoire express. Mais, en juin, le TPLF avait repris l’essentiel du Tigré, poursuivant son offensive dans les régions voisines de l’Amhara et de l’Afar, jusqu’à se retrouver aux portes de la capitale Adis-Abeba.

Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence début novembre. Depuis,  près de 7000 personnes seraient détenues, selon le Haut-Commissariat de l’Onu aux droits de l’homme, la plupart de l’ethnie tigréenne. Elles sont emprisonnées dans des centres de détention de masse répartis dans l’ouest du Tigré, à Addis-Abeba et dans la région Afar.

Selon l’Onu, le conflit a déjà fait plusieurs milliers de morts, plus de deux millions de déplacés et plongé des centaines de milliers d’Éthiopiens dans des conditions proches de la famine. (selon "Ouest-France")

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Commentaires
C
Ce n'est pas nouveau les populations ont toujours payées un lourd tribut lors des guerres
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