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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
30 septembre 2020

Afrique du Sud : sanction ministérielle

La ministre de la Défense privée de trois mois de salaire

AfSud

Nosiviwe Mapisa-Nqakula, ministre sud-africaine de la Défense, écope d’une sanction de la part du Président Cyril Ramaphosa. Elle sera privée de salaire de novembre à janvier prochain. Que s’est-il passé ?

Après avoir flanqué, il y a quelques jours, une demande d’explication à la ministre de la Défense, à son retour d’un voyage au Zimbabwe, le Président Cyril Ramaphosa a fini par prendre des sanctions contre Nosiviwe Mapisa-Nqakula. C’est à travers un communiqué officiel, publié ce dimanche, que la sanction a été annoncée. La ministre a été formellement réprimandée par le Président qui a par ailleurs décidé de la suspension de son salaire, pendant trois mois, de novembre à janvier prochain. La somme ainsi recueillie sera mise à la disposition du Fonds de solidarité, mis en place pour lutter contre la pandémie de Covid-19, indique le communiqué.

Mais au fond, que reproche-t-on à Nosiviwe Mapisa-Nqakula ? Alors qu’elle se rendait, le 8 septembre dernier, à Harare, capitale zimbabwéenne, pour rencontrer son homologue zimbabwéen et discuter de questions de défense régionale, à la suite d’un sommet de la SADC, la ministre de la Défense a embarqué dans l’avion militaire qui devait l’acheminer à destination, une délégation de l’ANC mandatée par le Président Ramaphosa pour discuter avec les responsables du parti au pouvoir au Zimbabwe, la ZANU-PF de la situation critique que traverse leur pays.

Après le voyage, les médias et l’opposition s’emparent du sujet, critiquant vertement l’utilisation des moyens de l’Etat pour des besoins de l’ANC, et obligeant le Président à se saisir du dossier et à exiger des explications à sa ministre. Face à la polémique, l’ANC a dû présenter des excuses publiques aux citoyens et annoncer le remboursement au gouvernement des frais de transports de ses délégués. Dans un communiqué de la présidence sud-africaine sorti en la circonstance, on pouvait lire ceci : « Le Président se félicite de l’intérêt manifesté par les Sud-Africains pour cette question, comme une indication de la vigilance de la nation contre les allégations de déploiement inapproprié des ressources publiques ».

Si Cyril Ramaphosa, dans son communiqué de ce dimanche, qualifie la sanction prise à l’encontre de sa ministre de « sérieuse », ce n’est pas du tout le cas de l’Alliance démocratique (AD), principal parti d’opposition, qui la trouve plutôt « insuffisante » et réclame une démission de Nosiviwe Mapisa-Nqakula.

Et si on appliquait les mêmes sanctions à nos élus français ? combien y aurait-il de "travailleurs sans salaires" ?

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29 septembre 2020

Le Grand Est aussi est en manque d’eau

Dans sa note portant sur les mois d’août et septembre, la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) dresse un nouvel état des lieux alarmant pour l’ensemble du Grand Est. La sécheresse continue de sévir sur l’ensemble de la région.

GrandEst

Dans sa note hydrologique mensuelle portant sur les mois d’août et septembre, la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) dresse un nouvel état des lieux alarmant pour l’ensemble du Grand Est. La sécheresse continue de sévir sur l’ensemble de la région. Les quelques pluies d’orage du mois d’août et les pluies de septembre n’ont pas suffi à combler le déficit en eau qui perdure depuis le printemps. Le rapport de la Dreal fait état d’une situation préoccupante : « Le bilan pluviométrique mensuel est extrêmement déficitaire sur la partie ouest. »

La Meuse au régime sec

En août, détaille l’organe de surveillance de l’État, la « pluviométrie globale sur la région Grand Est (39,5 mm) est inférieure de 44,9 % à la normale (71,7 mm) ». Des carences en eau encore plus criantes en Lorraine où le déficit pluviométrique a été de 44,5 % sur la période. Le territoire se situe à la deuxième place entre la Champagne-Ardenne (59,7 %) et l’Alsace (9,6 %).

Un tel manque d’eau laisse les nappes phréatiques au plus bas : « Sur les nappes de Lorraine, la tendance d’évolution du niveau moyen mensuel continue à la baisse et la décharge estivale se poursuit. Les niveaux moyens mensuels des calcaires sont globalement modérément bas à bas, mais certains points de mesure affichent des niveaux très bas (Epiez-sur-Meuse, Les Roises, Fréville). »

En 2019, c’était pire !

Département par département, les « cumuls vont de 10 mm à 30 mm pour le département de la Meuse, de 20 mm à 150 mm pour les départements de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle, et de 30 mm à 150 mm pour le département des Vosges », égraine la Dreal. Dans cette cartographie chauffée à blanc, la Meuse est le département le plus sec avec un déficit total compris entre 50 % et 100 % selon les secteurs.

Historiquement, la région ne traverse cependant pas la période la plus aride de ces trente dernières années. « Sur la période de septembre 2019 à août 2020, la pluviométrie agrégée sur le Grand Est (886,1 mm) est inférieure à la normale de 4,6 % et se positionne au 33e rang des valeurs les plus faibles depuis 1959, avec 347,8 mm de plus que le record bas de 1976 (538,3 mm) », précise la Dreal avant de rappeler que 2019 avait été encore plus déshydratée que 2020 : « La pluviométrie moyenne s’élevait à 698,3 mm et plaçait cette période au 8e rang des valeurs les plus faibles depuis 1959, avec 160 mm de plus que le record bas de 1976. (selon Le Républicain lorrain).

28 septembre 2020

Présidentielle en Côte d’Ivoire

Ouattara va semer la pagaille !

ouattara

À moins d’un mois et demi de la présidentielle, l’opposition ivoirienne appelle à la désobéissance civile face à la candidature d’Alassane Ouattara, qui brigue un troisième mandat. Un passage en force qui mène le pays vers “le précipice”, estime ce média burkinabé, qui appelle le président à agir avec responsabilité.

Plus qu’à une simple fièvre préélectorale qui monte, à une quarantaine de jours de l’élection présidentielle, c’est à une ébullition inquiétante que la Côte d’Ivoire s’attend. Un tison supplémentaire, au bout rougeoyant de feu, vient d’être ajouté sous la marmite, par des plates-formes de l'opposition qui ne demanant ni plus ni moins que la désobéissance civile contre ce qu’elles qualifient, comme d’autres partis politiques et mouvements de la société civile, de “forfaiture” d’Alassane Dramane Ouattara (ADO), qui, envers et contre tous, court vers un troisième mandat inconstitutionnel.

Le retrait de la candidature d’Alassane Ouattara ; la dissolution du Conseil constitutionnel ; l’audit de l’actuelle liste électorale, qui a gommé des noms comme ceux de l’ancien président, Laurent Gbagbo, et de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Kigbafori Soro ; la libération de tous les prisonniers politiques ; le retour de tous les exilés politiques, avec à leur tête le président Laurent Gbagbo ; et, enfin, la mobilisation de tout le peuple de Côte d’Ivoire… ce sont les exigences de l’opposition ivoirienne, qui est vent debout contre ce troisième mandat qui ne fait que diriger la Côte d’Ivoire vers un tourbillon de violences, certes souhaité par personne mais qui, visiblement, se précise.

L’entêtement d’un seul individu, fût-il président de la République et soutenu par des zélateurs aux intérêts égoïstes et très personnels, va-t-il jeter tous le pays dans le chaos, qu’il a déjà frôlé à la suite de la guerre civile de 2002-2003 et de la crise postélectorale meurtrière de 2010-2011 ?

Une nouvelle descente aux enfers

Tout porte à le croire. Du reste, à moins qu’il ne vise carrément la présidence à vie, que peut apporter de plus un quinquennat, qu’il soit un troisième mandat de la deuxième République ou premier mandat de la troisième République, à un presque octogénaire – il a 78 ans – qui, pourtant, a redonné vie à une Côte d’Ivoire qui avait amorcé une descente aux enfers après les secousses sanglantes de la décennie 2000-2010 ?

Comme son challenger principal, le candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, 86 ans, ADO doit pouvoir prétendre à une retraite paisible et méritée, donnant ainsi la chance d’un souffle nouveau à ce pays qu’il a servi, alors qu’il avait été écarté de la course à la présidentielle, ses adversaires l’ayant déclaré, en son temps, d’une autre nationalité que celle ivoirienne. (selon "Courrier international")

27 septembre 2020

Conseil municipal à Villé

Une réunion du conseil municipal de Villé aura lieu le lundi, 28 septembre à 20h00 à la salle d'animation de l'école primaire !

Ordre du jour

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1) Adhésion au dispositif "trame verte et bleue".

2) Décisions budgétaires modificatives, subventions aux associations.

3) Prime exceptionnelle au personnel municipal.

4) Accueil des services de La Poste en mairie.

5) Divers

*Rappel : la séance est ouverte au public.

26 septembre 2020

Lalaye-Charbes

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25 septembre 2020

Enquête sur la "taupe" de Sarkozy

Des magistrats du PNF dans le viseur de Dupond-Moretti

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Trois magistrats du parquet national financier dans le viseur d'Eric Dupond-Moretti : le garde des Sceaux a lancé vendredi une enquête administrative quelques jours après un rapport qui a globalement dédouané le PNF pour ses investigations sur l'éventuelle "taupe" de Nicolas Sarkozy dans l'affaire des "écoutes".

L'enquête, confiée à l'inspection générale de la justice, vise les deux magistrats qui étaient chargés du dossier, et leur responsable hiérarchique, l'ancienne cheffe du PNF Eliane Houlette - qui avait refusé d'être auditionnée par l'inspection.

L'analyse du rapport de l'inspection générale, rendu public mardi, montre que "des faits relevés seraient susceptibles d'être regardés comme des manquements au devoir de diligence, de rigueur professionnelle et de loyauté", estime la Chancellerie dans un communiqué.

Le PNF avait été mis en cause pour avoir épluché les relevés téléphoniques détaillés ("fadettes") de ténors du barreau - dont Eric Dupond-Moretti, depuis devenu garde des Sceaux - pour tenter de trouver qui aurait pu informer l'ancien Président et son avocat Thierry Herzog qu'ils étaient sur écoute, dans une affaire de corruption qui leur vaut un procès prévu à la fin de l'année.

M. Dupond-Moretti, encore avocat, s'était alors emporté contre des "méthodes de barbouzes" et avait déposé une plainte notamment pour "atteinte à la vie privée", avant de la retirer le soir de sa nomination comme garde des Sceaux début juillet.

Dans son rapport, l'inspection avait globalement dédouané le PNF, notant le souci permanent des enquêteurs de ne pas "exposer excessivement la vie privée et le secret professionnel des titulaires des lignes exploitées".

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Mais il avait aussi critiqué la durée de cette enquête : six ans de 2014 à 2019, dont trois ans sans aucune investigation. Il avait, par ailleurs, relevé "un manque de rigueur" dans le traitement de la procédure et une "remontée hiérarchique de l'information lacunaire", au vu de la sensibilité de l'affaire principale mettant en cause un ancien président de la République, et "portant sur une suspicion de fuites au sein du monde judiciaire".

"Ce rapport montre bien que l'enquête est restée dans les clous de la loi. Il montre des problèmes organisationnels mais ne mentionne à aucun moment de faute disciplinaires", déclare à l'AFP Cécile Mamelin, du syndicat USM (Union syndicale des magistrats), majoritaire, parlant de "volonté de faire tomber des têtes".

"Dysfonctionnements"

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Le jour de la remise de ce rapport, Eric Dupond-Moretti s'était montré virulent à l'Assemblée, lors des questions au gouvernement : "On peut lire dans ce rapport un certain nombre de choses très intéressantes: le défaut de gouvernance (...) mais aussi un suivi interne distendu (...) un manque de rigueur dans le traitement de la procédure, une remontée de l'information lacunaire... Bref, peut-être un certain nombre de dysfonctionnements", avait-il dit.

"Si des manquements sont susceptibles d'être qualifiés de faute disciplinaire, je n'hésiterai pas à saisir les instances compétentes", avait assuré le ministre, critiquant notamment, sans la nommer, le refus de Mme Houlette de répondre aux questions de l'Inspection.

L’inspection générale de la justice est maintenant chargée de déterminer s'il y a eu des manquements professionnels. Mais elle ne prononce pas de sanction. Elle remet un rapport à la Chancellerie, qui décide si ces manquements sont caractérisés. Si c'est le cas, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) est saisi, donne un avis et propose une sanction s'il estime qu'il y a eu faute disciplinaire. C'est le garde des Sceaux qui prononce, ou pas, cette sanction.

"Le conflit d'intérêt est manifeste et disqualifie le ministre pour prendre une décision dans cette affaire", a réagi vendredi auprès de l'AFP Katia Dubreuil, présidente du Syndicat de la magistrature (SM), aussi "surprise de la rapidité, voire la précipitation" à ouvrir cette enquête, trois jours après la publication du rapport.

L'ampleur des investigations et leur durée de l'enquête pour identifier la "taupe", révélées par le Point en juin, avait provoqué un vif émoi parmi les avocats et la classe politique. (selon AFP)

24 septembre 2020

Fermeture de Bridgestone

Combien d'argent public l'usine avait-elle touché ?

bridgestoneBridgestone a annoncé la fermeture de son usine de pneus à Béthune. Un coup dur pour ses 863 salariés et des centaines de sous-traitants. Ces dernières années, l'entreprise avait pourtant reçu des centaines de milliers d'euros d'aides publiques.

"Ca va être la guerre". Le président de la région des Hauts-de-France ne décolère pas après l'annonce de la fermeture de l'usine  Bridgestone de Béthune. 863 employés sont sur le carreau. Sans compter des centaines de sous-traitants. Pour Xavier Bertrand, la pilule est d'autant plus amère que le site avait reçu à plusieurs reprise des aides publiques. Et même beaucoup d'aides publiques.  "C'est pas "prends l'oseille et tire-toi". ça va être des années de procédure et une guerre de tranchées", prévient le président de la région. Mais de quels montants parle-t-on ?

620 000 euros d'aides régionales. Entre 2008 et 2016, 500.000 euros ont été alloués par le Conseil régional des Hauts-de-France au fabricant japonais. Une somme à laquelle s'ajoutent encore 120.000 octroyés  par la Région lors de l'actuel mandat, depuis 2016. Ces aides ont été validées en octobre 2017. Une subvention totale, donc, de près de 620.000 euros destinée à développer la formation des salariés et moderniser le site. Et l'argent public ne devait pas s'arrêter. 

En 2008, la communauté d'agglomération de Béthune a versé presque 1,2 million d'euros au groupe japonais, en complément du versement de 500.000 euros de la Région mentionné précédemment. A cela s'ajoute 500.000 euros du FEDER (fonds européen) ainsi que 320.000 euros de l'Etat. Au total, les aides publiques depuis 2008 avoisinent donc 2,6 millions d'euros et ce n'est pas tout. Reste en effet à connaître le montant du crédit d'impôt pour la compétitivité emploi (CICE) qu'aurait touché l'équipementier récemment. Le montant d'1,8 million d'euros est évoqué par plusieurs sources. Il a été confirmé par Agnès Pannier-Runacher lors du Grand Jury sur LCI. "1,8 million au titre de l'exercice 2017" a-t-elle précisé, indiquant au passage que le CICE avait, depuis, été supprimé.

23 septembre 2020

Bernard Tapie privé d'électricité ?

Un technicien avait été envoyé par EDF pour lui couper le courant.

bernardtapieC'est une visite à laquelle il ne s'attendait pas. Selon les informations du Parisien, Bernard Tapie a fait face à une nouvelle mésaventure lundi 21 septembre. Aux alentours de 11 heures, quelqu'un sonne à la porte de son hôtel particulier situé à Paris, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Autour d'un café, les deux hommes discutent et l'homme d'affaires réalise rapidement qu'il fait face à un technicien d'Enedis. « Il m'explique qu'il est mandaté par EDF pour me couper l'électricité », raconte le locataire.

C'est la stupéfaction qui règne alors dans l'hôtel. Bernard Tapie se trouve dans "une tourmente judiciaire" depuis plusieurs années, confronté au CDR (Consortium de réalisation devant s'occuper du passif du Crédit lyonnais) et au ministère public dans l'affaire de l'arbitrage de 2008 concernant la revente en 1993 d'Adidas par le Crédit lyonnais. Le 30 avril 2020, le tribunal de commerce de Bobigny a ordonné la mise en liquidation des biens de l'ancien patron de l'Olympique de Marseille. Une décision qui doit être jugée en appel mercredi 23 septembre.

Ce timing a forcément laissé Bernard Tapie perplexe. « Je lui ai expliqué que la liquidation judiciaire de mes biens n'est pas définitive et, qu'en plus, je paie moi-même mes factures de gaz et d'électricité. C'est fou, ils ont essayé de me couper l'électricité », s'agace-t-il. Après en avoir parlé avec son responsable, le technicien n'a finalement pas effectué la demande du CDR. D'autres "mauvais payeurs" n'ont pas forcément la même chance.

22 septembre 2020

Suisse : l'état fédéral sous pression

Malgré le nombre croissant de cas de coronavirus dans de nombreux cantons, le commerce, l'industrie du voyage, les syndicats et de nombreux politiciens demandent que la stratégie actuelle face à l'épidémie soit repensée. Le nombre de cas est en augmentation dans de nombreux cantons.

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Au vu de la situation, la Conférence des autorités sanitaires cantonales recommande d'étendre l'obligation de porter des masques. Le commerce, l'industrie du voyage, les syndicats et de nombreux hommes politiques voient les choses dans l'autre sens, comme l'écrit le "Sonntags Zeitung". Ils appellent à repenser la stratégie actuelle face au coronavirus. Les demandes vont de la suppression des masques obligatoires dans les magasins à l'approbation des tests rapides et à la réduction des périodes de quarantaine.

La Confédération et les cantons peuvent difficilement ignorer le large front qui en résulte. Le directeur de l'association professionnelle, Hans-Ulrich Bigler, a qualifié d'incompréhensible l'utilisation obligatoire de masques par certains cantons dans les magasins des PME. Les règles de distance et d'hygiène nécessaires pourraient déjà être respectées grâce à des concepts de protection stricts. Avec l'obligation de porter un masque, une partie considérable de la clientèle des magasins suisses serait chassée.

Les hommes d'affaires, les politiciens et les syndicalistes estiment également qu'il est nécessaire d'agir en ce qui concerne les longues périodes de quarantaine. M. Bigler a demandé à la Confédération et aux cantons de proposer des autotests et des tests rapides de masse. Le conseiller national du PDC, Martin Candinas, a donc déjà soumis une interpellation. Il y préconise des "solutions simples et pratiques", c'est-à-dire des tests rapides en faveur d'une quarantaine raccourcie.

Cependant, l'OFSP et la Task Force scientifique Corona restent sceptiques quant aux tests rapides. Certains d'entre eux ne sont "pas encore certifiés ou suffisamment validés". Il faudra encore plusieurs semaines avant qu'un test rapide suffisamment validé soit disponible.

Pendant ce temps, dans les départements français voisins, on combat le coronavirus à coups de recours aux tribunaux ! 

21 septembre 2020

Coronavirus en Suède : Ni confinement, ni masque…

Pourquoi la Suède fait cavalier seul face à la pandémie ?

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Voilà un pays où les citoyens ont pu profiter du printemps en terrasse. Un pays qui a dit non, en mars, au confinement, et qui refuse toujours le port du masque obligatoire, en intérieur comme en extérieur. Dans cette pandémie du Covid-19, la Suède fait cavalier seul. A rebrousse poil de quasiment tous les pays, qui ont pris des mesures plus ou moins contraignantes d’isolement, de fermeture des frontières et des lieux publics, de limitation des déplacements, ce pays scandinave a longtemps été montré du doigt.

Pour certains, la Suède incarnait le choix de l’économie sur la santé publique. Pour d’autres, elle prouve que la stratégie de l’immunité collective se défend. S’il est encore tôt pour tirer des conclusions claires sur son bien-fondé, la stratégie suédoise a de quoi interroger. Surtout à l’heure où certains pays, dont la France, prennent de nouvelles mesures contraignantes…

Pas d’interdiction ne veut pas dire pas de gestes barrières

Loin d’une image d’Epinal où tout est permis, les Suédois n’ont pas vécu en ignorant le Covid-1 . Toute la population n’a certes pas été confinée, mais les plus fragiles ont été encouragés à rester chez eux. Les crèches et les écoles sont restées ouvertes, mais pas les lycées et ni les universités. Par ailleurs, les réunions de plus de 50 personnes sont toujours interdites, même dans les cinémas ou à l’occasion de grandes célébrations, notamment la grande fête qui suit pour les jeunes l’obtention de l’équivalent du baccalauréat.

Les autorités nationales ne recommandent pas non plus pour l’heure l’utilisation du masque, excepté pour les soignants, mais disent « garder un œil » sur la question et pourraient introduire la mesure si cela était jugé nécessaire. En revanche, fait marquant, le royaume encourage vivement ceux qui le peuvent à télétravailler jusqu'à 2021 au moins. Et 20 % des collégiens à Stockholm continuent les cours à distance. Surtout,les autorités ont appelé à la responsabilité : distanciation physique, application stricte des règles d’hygiène, isolement en cas de symptômes. Et Alain Gras, socio-ethnologue qui connaît bien ce pays, de confirmer. Son fils vit en Suède et a été infecté par le virus. Après avoir prévenu son médecin, il n’a été contraint ni de faire un test, ni de voir un médecin, mais a simplement été invité à rester chez lui.

Certaines mesures ont donc bien été prises, mais les contraintes ont été et restent moins strictes. Surtout, il est difficile d’évaluer comment ces invitations ont été reçues. « Il est probable qu’effectivement, il y ait moins de mesures coercitives que dans d’autres pays, souligne Michèle Legeas, enseignante-chercheuse à l’Ecole des hautes études en santé publique. Ceci n’empêche que peut-être les citoyens, qui ne sont pas pris pour des enfants grincheux, ont par eux-mêmes adopté des mesures barrières. L’égoïsme individuel est parfois un bon moteur… »

Quel bilan ?

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Il est contestable : avec plus de 5.800 morts et 84.729 cas, la Suède se retrouve dans le peloton de tête des pays européens les plus touchés relativement à sa population : près de 57 morts pour 100.000 habitants, contre 45 en France ou 11 au Danemark. Mais on est loin de l’hécatombe promise par certains médecins répétant que la stratégie de l’immunité collective était mortifère.

Par ailleurs, ils n’ont aujourd’hui aucune augmentation du nombre de cas, alors que la France en coimptabilise plus de 25000 cas en sept jours. Et que l'Espagne et l"Allemagne vivent également une nouvelle hausse de l’épidémie.

« La raison pour laquelle nous avons une transmission relativement faible maintenant est en grande partie due au fait que beaucoup de Stockholmois suivent les recommandations à rester chez soi quand on est malade, de se laver les mains et de garder ses distances », a déclaré Per Follin, responsable du département de contrôle et de prévention des maladies transmissibles de Stockholm. Le taux de reproduction (dit « R ») est quasi continuellement inférieur à 1 depuis début juillet. A titre de comparaison, cette dernière semaine, la Suède a compté moins de 200 nouveaux cas et moins de 3 décès par jour, quand la France atteignait 9.000 nouvelles contaminations et autour de 30 morts quotidiens. « Attention au triomphalisme, prévient tout de même Michèle Legeas, on ne peut pas crier victoire trop tôt, quel que soit le pays face à cette épidémie. »

Comment expliquer cette stratégie à rebours ?

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D’abord par un choix de santé publique expliqué et assumé : pour mieux lutter contre cette pandémie, il fallait laisser la population attraper le Convid-19 et protéger les plus fragiles. « La Suède a choisi l’immunité collective dès le départ, rappelle Alain Gras, qui a enseigné en Suède. Le pays continue à tenir droit dans ses bottes, à la différence de tous les autres. » Une façon d’affirmer son attachement à la liberté individuelle… Et sa volonté de défendre sa différence par rapport au reste du monde.

Pour Alain Gras, la seconde explication, c’est la confiance. Qui va à double-sens. Les autorités accordent leur confiance au peuple, mais les Suédois ont également une grande confiance dans le pouvoir. Une enquête réalisée pour l’Agence de la protection civile et citée par Le Monde dévoile que 73 % des Suédois font confiance à l’Agence de santé publique et 52 % au gouvernement (contre 39 % en France). « Leur démocratie est beaucoup plus participative que coercitive en matière de santé publique, assure Michèle Legeas. Cela interroge sur l’intérêt de mesures obligatoires versus une responsabilisation des citoyens. Un isolement sur la base du volontariat est certainement mieux accepté. Surtout sur la durée, qui est un enjeu actuel. Car nous avons encore six mois ou un an à vivre dans des conditions compliquées…. Au bout d’un moment, quand les gens voient que l’épidémie est toujours là alors qu’ils ont l’impression d’avoir fait des efforts maximums, il est plus difficile d’imposer des contraintes. » En Suède, la peur du gendarme n’est jamais privilégiée. « Il n’y a par exemple pas de contrôle d’identité », illustre Alain Gras.

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