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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
4 juillet 2019

Quand un chinois achète des terres agricoles en France

Un rêve mis en faillite !

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Le milliardaire Hu Keqin, PDG du conglomérat Reward, connu pour s'être emparé de terres céréalières en France, se voyait déjà en roi de la baguette en Chine. Mais son groupe a fait faillite, montrant la fragilité de certains investisseurs chinois. 

L'affaire avait fait grand bruit quand un mystérieux chinois avait racheté 1.700 hectares dans l'Indre il y a cinq ans, puis 900 hectares dans l'Allier trois ans plus tard.  
Était-ce le début d'une conquête du grenier à grains français? Les pires inquiétudes circulaient, comme souvent lorsqu'il s'agit d'investissements chinois.  
Mais finalement rien de tout cela ne s'est produit. Car Reward ("Luowa" en chinois), fondé en 1995 et spécialisé à l'origine dans le lait maternisé et les produits d'entretien, a été mis en faillite le 13 mai, selon un avis publié en ligne le 2 juin sur le registre chinois des faillites consulté par l'AFP.  
En janvier, l'agence de notation financière Fitch avait déjà tiré la sonnette d'alarme, expliquant que Reward avait été dans l'incapacité de s'acquitter d'une dette de 300 millions de yuans (38 millions d'euros) début décembre, alors qu'il assurait disposer fin septembre de... 4,15 milliards en numéraire (530 M EUR). 
Fitch déplorait au passage l'opacité entourant les comptes des firmes chinoises, la non-publication d'informations "pertinentes" et des audits notoirement incomplets... 

Du pain au pays du riz !

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Et Monsieur Hu, qui annonçait à l'AFP il y a un an environ vouloir ouvrir 1.500 boulangeries en Chine en cinq ans, approvisionnées en farine française, n'a finalement ouvert que trois boutiques "Chez Blandine" à Pékin. Et elles ont déjà fermé, d'après Dianping.com, principal site de référencement de commerces et services.  

"Il y a un réel attrait pour la France parce que les produits sont bons, jouissent d'une bonne image. Ils veulent les importer en Chine mais sans doute vont-ils trop vite pour se faire une part de ce marché très concurrentiel", analyse Jean-Marc Chaumet, agro-économiste et spécialiste de la Chine à l'Institut de l'élevage. 
Avant Reward, il y avait eu le fiasco du lait. Synutra, numéro trois de la nutrition infantile en Chine, avait retiré tous ses pions l'an dernier, plongeant dans les difficultés ses partenaires, le groupe coopératif normand Les Maîtres laitiers du Cotentin et la coopérative bretonne Sodiaal, qui a dû reprendre le site construit par le chinois à Carhaix (Finistère). 
"On ne peut toutefois pas généraliser", insiste Jean-Marc Chaumet, car il y a "une volonté chinoise d'investir dans l'agroalimentaire à l'étranger" et ça peut aussi "très bien se passer" comme dans le cas de l'usine financée au tiers par le hongkongais H&H (propriétaire des laits infantiles Biostime) avec la coopérative normande Isigny-Sainte-Mère. 

Que deviennent les domaines agricoles acquis en France ?

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Dans les fermes françaises de Hu Keqin, l'activité semble suivre son cours. Dans l'Allier, rien n'a changé, le travail dans les champs est toujours effectué par les anciens employés, selon la mairie de Thiel-sur-Acolin et un agriculteur du coin. 

Dans la Drôme, les actionnaires familiaux historiques du Châtelard 1802 ont claqué la porte en septembre. Car "rien de ce qui avait été évoqué à l’époque en matière d’investissements dans l'outil de production, le développement de la gamme ou bien encore l'ouverture de nouvelles boutiques n’a été réalisé", expliquaient alors les frères Montaud dans la presse locale. 
Mais en avril, dans le quotidien régional Le Dauphiné Libéré, la nouvelle direction assurait tenir le cap: "Outre le fait de continuer à développer l’export et le grand export, nous commençons à distribuer nos produits dans les canaux du groupe en Chine". 
Depuis cet épisode, l’État français a promis des verrous réglementaires pour éviter que des terres stratégiques ne passent aux mains de puissances étrangères. Mais le secteur attend toujours une loi foncière qui les mettra en place. Dans nos régions viticoles, en Bourgogne et dans le Bordelais notamment, aussi on attend. Car l'empire Hu Keqin s'étend aujourd'hui bien au-delà des domaines céréaliers.

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Les Chinois possèdent plus de 100 châteaux et domaines dans le Bordelais

La Chine à l’assaut des campagnes françaises ?

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Commentaires
B
Concernant les terres agricoles, cela fait maintenant des décennies que les Chinois achètent d’enor Surfaces en Afrique de l’Est, à Madagascar, en Amérique du Sud, puis en France où ils ont utilisé une faille dans la législation (acquisition de parts sociétaires non soumises au droit de préemption)....il est vrai que la nouvelle loi foncière tarde! Concernant les vignes, à Bordeaux notamment, la situation est différente. Il y a là-bas des centaines d’hectat’es de vigne à vendre, le Bordeaux générique se vend à un prix très bas.....les Chinois achètent des domaines un peu plus prestigieux, avec des bâtiments de caractère pour mettre sur l’etiqjette, sans aucune concurrence française ou locale...au contraire, les viticulteurs se précipitent pour leur vendre....
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D
Cela fait plus de 10 ans que les Chinois achètent des terres au Canada.....Quand la Chine s'éveillera .....
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N
La 3ème guerre mondiale a commencé sur le plan économique. Bientôt les européens = les esclaves des chinois.
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I
Et pendant ce temps nos élus s'occupent des brésiliens et des mexicains.
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