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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
24 juin 2019

Wallis-et-Futuna maître de Nouvelle-Calédonie

Une situation inédite, dans un moment politique crucial : en Nouvelle-Calédonie, un jeune parti issu de la communauté wallisienne et futunienne arbitre désormais le face-à-face entre les indépendantistes kanak et la droite loyaliste.   

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 L'Eveil océanien a décroché une poignée d'élus aux élections provinciales du 12 mai sur le Caillou, où un processus de décolonisation est en cours depuis l'accord de Nouméa (1998). Leurs voix au Congrès ont permis l'élection de l'indépendantiste Roch Wamytan (FLNKS) à la tête de l'institution. 

"L'électorat calédonien est enfermé dans une bipolarisation, une sorte de mur invisible entre ceux qui sont pour la France et ceux qui veulent l'indépendance. Il faut briser ce mur", observe Milakulo Tukumuli, leader de l'Eveil Océanien.        
Lassé que sa communauté soit "instrumentalisée depuis 30 ans par les partis loyalistes", il souhaite qu'elle s'émancipe politiquement. "C'était une stratégie électorale, pas communautariste", insiste ce docteur en mathématiques de 35 ans, dont le parti a décroché 4 élus en province Sud et 3 au Congrès. Et chamboulé les équilibres. 
Alors que les indépendantistes disposent de 26 élus sur 54 au Congrès et les non indépendantistes, divisés, de 25, l'Eveil Océanien est en position stratégique.         

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Le 17 mai, lors de l'élection du président de la Province sud, le parti a apporté ses voix à la loyaliste Sonia Backès, cheffe de file de l'Avenir en confiance, proche des Républicains. La formation est arrivée très nettement en tête (20 élus sur 40) dans cette collectivité, qui abrite 75% de la population et de l'activité économique.         
Mais une semaine plus tard au Congrès, M.Tukumuli et ses deux colistiers ont permis l'élection à la majorité absolue (29 voix contre 25) de Roch Wamytan. Pour la première fois depuis l'accord de Nouméa, toutes les commissions du Congrès sont à majorité indépendantiste et une élue FLNKS, Caroline Machoro-Régnier, préside la commission permanente.  
En novembre 2018, un référendum sur l'indépendance a donné une victoire plus courte que prévue aux pro-français (56,7%). Selon l'accord de Nouméa, deux autres référendums peuvent être organisés en 2020 et 2022. Ensuite, quelle que soit la réponse, la Nouvelle-Calédonie, française depuis 1853, aura un nouveau statut.        
Les Wallisiens et Futuniens ont fait souche à partir des années 1950 sur le Caillou où ils venaient travailler à la construction d'infrastructures ou dans l'industrie du nickel. Faute de développement, Wallis et Futuna, deux confettis français à 2.000 kilomètres de la Nouvelle-Calédonie, continuent de se vider. L'archipel compte aujourd'hui 11.500 habitants contre près de trois fois plus sur le sol calédonien. 
     
"Casser les monopoles"

  "J'ai l'intime conviction", explique Milakulo Tukumuli, "que la Nouvelle-Calédonie doit rester dans la France. Mais là n'est pas la question, il y a les référendums pour ça. Il faut construire une société plus juste, qui conviennent à l'ensemble des Calédoniens".        

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Mettant en avant les profondes inégalités sociales dont sont victimes "à 90% les Océaniens", il veut "casser les monopoles, améliorer le logement social et renforcer l'enseignement" des cultures et de l'histoire océaniennes à l'école.     
La prochaine étape du renouvellement des institutions aura lieu le 13 juin, avec l'élection par le Congrès du gouvernement collégial et dans la foulée du président de cet exécutif.       
Si l'Eveil Océanien et les indépendantistes poursuivent leur entente, ils seront en mesure d'être majoritaires au gouvernement et d'en prendre la tête.   
A droite, les deux formations rivales, L'Avenir en confiance et Calédonie Ensemble, se rejettent la faute du sacre de Roch Wamytan au Congrès.        
Dimanche, L'Avenir en confiance a lancé un appel au FLNKS et à l'Eveil Océanien "pour constituer dans les meilleurs délais un gouvernement apte à apporter stabilité, sérénité et confiance".         
Des discussions sont en cours. "Une majorité sociale anti-oligarchie a émergé au Congrès, j'entends dire qu'elle pourrait se poursuivre", confie un observateur. D'autres évoquent la volonté de l'Eveil Océanien de présider le gouvernement, confortant ainsi son rôle d'arbitre. (selon "Tahiti.infos")

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