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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
13 octobre 2018

Plein-emploi dans l'Ortenau

Le taux de chômage passe en-dessous de la barre psychologique des 3%. Désormais, on peut vraiment parler de plein-emploi.

ortenau

On s’y attendait un peu. Le taux de chômage dans l’Ortenau voisine vient de passer en-dessous de la barre des 3% – avec un taux de 2,9%, on peut techniquement parler de «plein-emploi». Si cela constitue sans doute une bonne nouvelle pour les voisins badois, cette assertion de «plein-emploi» n’est qu’une prise de vue instantanée qui, en fait, cache d’autres problèmes réels.

En principe, les Badois devraient sabler le champagne à l’annonce de ces chiffres ; mais à bien y regarder, ces chiffres ne sont pas si bons que ça. Car le « plein emploi » dans une société vieillissante comme l’Allemagne, n’est autre que la promesse d’une forte baisse de la productivité du pays et ce, à un moment où un nombre décroissant d’actifs doit supporter les retraites d’un nombre croissant de retraités – les problèmes sont programmés.

Aujourd’hui déjà, de nombreuses entreprises allemandes peinent à trouver la main d’œuvre qualifiée dont surtout les industries nouvelles ont besoin. Conséquence : de plus en plus d’entreprises se voient obligées de se délocaliser là où cette main d’œuvre est disponible – ce qui constitue une perte de la force d’innovation de l’économie allemande.

Bien entendu, les chiffres annoncés sont positifs. Un faible taux de chômage se traduit logiquement par moins de dépenses sociales et par plus de recettes fiscales. Mais pendant combien de temps ? En vue des changements démographiques, l’économie allemande se doit d’innover, d’être à la pointe des évolutions technologiques. Mais voilà : les entreprise qui excellent dans ce domaine peinent de plus en plus à embaucher des talents. A terme, cela conduira à une perte de vitesse de la force de l’ingénierie allemande, et la dépendance allemande du secteur de l’automobile fera le reste. Car dès 2035 et l’interdiction des moteurs à combustion, même l’industrie de l’automobile allemande risque de rencontrer de sérieux problèmes.

Donc, les chiffres du marché de l’emploi allemand sont effectivement positifs, mais pas davantage qu’une prise de vue instantanée. Le « modèle allemand » risque de s’essouffler rapidement ; et si l’Allemagne ne trouve pas rapidement une toute nouvelle approche à son économie, l’implosion de ce « modèle » est déjà programmée.

Dans un monde en pleine mutation, l’Allemagne est en perte de vitesse dans les secteurs d’innovation. Le pays est trop attaché à des technologies dont la fin est déjà décidée, et il manque la force d’innovation d’une jeunesse bien formée. Si aujourd’hui, l’Allemagne se vante toujours d’être le « premier de la classe », elle risque de porter le bonnet d’âne dès demain. Ou après-demain. (selon "Eurojournalist")

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