Ecole de Neubois et zone de montagne
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En tant que délégué national "montagne" du PS de 1981 à 1985, j'avais participé à de nombreux travaux de préparation de la loi-montagne adoptée par le parlement (tous groupes confondus). Des critères pour le classement en zones de montagne des communes avaient été établies. Deux thèses s'opposaient : l'une proposait des caractéristiques telles que les handicaps liés au climat, à l'altitude, la pente... Certains allaient jusqu'à retenir l'altitude du coq du clocher de l'église. J'avais quant à moi soutenu la deuxième thèse de classement en zones de montagne des "bassins d'emploi", ou plus globalement des "bassins de vie". Et c'est cette dernière qui a été retenue dans la loi. De ce fait, l'intégralité des 18 communes du Val de Villé étaient intégrées en zone de montagne.
Ces critères s'appliquaient encore en 2001, où j'ai été élu conseiller municipal de Villé et désigné comme délégué de la commune à l'AMV (association des élus du massif vosgien), jusqu'en 2008. C'est en 2014, que le gouvernement est revenu à la première thèse, suite à la perspicacité d'un ministre de l'économie nommé Emmanuel Macron qui a ressorti la directive européenne 76/401/CEE du Conseil du 6 avril 1976. Remettre à niveau une loi de 1985 en 2014, certes, mais en se basant sur une directive de 1976 mise au placard, était-ce bien judicieux ?
En tous cas, fatal pour notre vallée de Villé, dont une moitié seulement des communes répondait aux critères. Comment expliquer qu'un bassin économique se trouve coupé en deux zones ? Et aucun élu n'a pris garde à ce nouveau découpage, et tous ont accepté les yeux fermés, sans rien comprendre, l'arrêté interministériel qui entérinait cette faute pourtant évidente.
Aujourd'hui, toutes les administrations vont répondre, y compris pour l'école, que Neubois n'est pas en zone de montagne, et que le maintien d'une école, possible à Urbeis, ne l'est pas à Neubois. Mais qu'en ont à faire nos élus qui continuent à dormir, et pas seulement dans un poème d'Arthur Rimbaud intitulé "Le dormeur du val".