Le "ministrable" Antoine Herth éconduit
Inefficace pour l'agriculture de montagne, il aurait pu être ministre aux langues de bois
Antoine Herth, député de Centre-Alsace, était censé accompagner en son temps le candidat François Fillon au Salon de l’agriculture. Il commente son maintien : « C’est une déclaration surprenante dans la bouche d’un candidat qui avait affirmé que s’il était mis en examen, il se retirerait. » M. Herth dit aussi (avec sa plus belle langue de bois ?) « comprendre » Bruno Le Maire, qui a démissionné de ses fonctions auprès de François Fillon, et dont il est proche : « Bruno Le Maire souhaite un renouveau des pratiques politiques. Sa position est cohérente. » « Je reste attaché aux valeurs de la droite et du centre, aujourd’hui incarnées par un candidat qui pose question » , dit M. Herth. Ajoutant que les déclarations de François Fillon ont pu semer le doute : « Ce n’est pas une bonne chose à ce moment-là. » C'était dans la presse locale les 2 et 3 mars derniers.
On peut ainsi lire dans une très sérieuse revue agricole, dès le 8 mai, soit le lendemain de l'élection macronienne : "Dans l'hypothèse d'un jeu politicien où il faudrait intégrer un "lemairiste" au gouvernement, citons donc Antoine Herth ou Pascal Coste." Ce cher Antoine, député-paysan héritier du non moins député-paysan Germain Gengenwin, espérait bien devenir Le ministre alsacien de Macron, au nez et à la barbe des sénatrices Fabienne Keller et Patricia Schillinger. Pas de chance ! aucun des trois n'a été retenu ! Et pour Antoine Herth, il manquerait de compétence en agriculture ! Il est vrai que Jacques Mézard le nouveau ministre dans ce domaine est un ancien du CNIP (Centre National des Indépendants Paysans), mouvement qui a rejoint Marine Le Pen entre les deux tours. Il paraît, selon Macron, qu'il faut respecter les équilibres.
Alors, ayant été moins intrépide que l'irréfléchie et frivole Caroline, qui en est depuis hier à sa cinquième étiquette (divers gauche), Herth garde sur ses affiches et tracts la mention LR. Mais aurait-il négocié, à travers son maître à penser Bruno Lemaire, une non-candidature "En Marche" dans sa circonscription ? Rien n'interdit de le penser. D'ailleurs, la candidate Tomaszewski ne sait plus elle-même si elle n'est plus candidate parce-qu'elle est malade, ou si elle est malade parce-qu'elle n'est plus candidate. Et le communiqué de Herth à "l'Alsace" de vendredi (voir ci-contre), teinté de langue de bois, ne nous éclaire guère. Et en tous cas, la presse nationale fait bien état d'un retrait d'En Marche dans une circonscription bas-rhinoise face à un candidat "lemairiste".
Quant au pauvre écologiste tendance Corine Lepage Riebel, président (dit de gauche, mais l'est-il vraiment) de la comcom du Val de Villé, le voilà orphelin de la candidate qu'il avait soutenue. Il va très certainement se plaindre en pure perte à son grand ami LR Philippe (Richert, pas Edouard).
Alors, "la vérité en face", comme le prétend le député sortant, on attendra, y compris de la part des macroniens qui prétendent ne pas tenir compte des appareils mais qui, en la circonstance, s'y plient ... au pays du Hans em Schnockeloch et dans 50 autres circonscriptions sur l'ensemble du territoire. Il apparaît de plus en plus évident qu'Eliane Tomaszewski est la victime collatérale des volontés de l'état-major En Marche qui vire vers la droite LR, représentée en l'occurrence par Antoine Herth.
Extrait de "L'Alsace" du 19/5/2017
Après 15 ans de mandat, grâce à l'action efficace du député-paysan Herth, les friches agricoles ont bien progressé dans le Val de Villé.