Une info passée inaperçue !
A partir du 1er janvier 2017, le groupe KRISTINATOURS va rejoindre le groupe jurassien TRANSARC, basé provisoirement à Lons-le-Saunier, mais qui est en plein déménagement vers Dijon. Pourtant, les choses étaient prévisibles : depuis un certain temps, la petite entreprise familiale, héritière des transports Bastien (qui remplaçait à son époque le train Sélestat - Villé), n'obtenait plus toutes les concessions de la vallée de la part du conseil général. Ainsi, selon le site Société.com, Kristinatour a vu le total de son bilan chuter de 18,79% entre 2014 et 2015. Visiblement, au niveau des élus départementaux, on n'en a que faire des vallées vosgiennes.
Même problématique dans le massif du Jura. Le Conseil Départemental 39 s'est prononcé sur le renouvellement des transports scolaires et interurbains pour la période 2016 - 2023. Et la nouvelle délégation de service public est très défavorable à la société TRANSARC CREDOZ sise à Lons-le-Saunier et à la société de transports associée BRESSE REVERMONT sise à Saint-Amour.
Le PDG de TRANSARC Damien Rameau ne décolère d'ailleurs pas. « Nous avons été la variable d’ajustement ». Et Transarc Credoz, installée à Lons-le-Saunier, va déposer un recours auprès du tribunal administratif, après que l’entreprise a été pratiquement évincée du marché des transports scolaires et interurbains du Conseil départemental. L’assemblée départementale s’est en effet prononcée lundi 27 juin pour le renouvellement de la concession 2016-2023. Neuf lots étaient proposés. D’après les calculs de son PDG, TRANSARC n’assurerait plus que 8 % des transports scolaires et interurbains contre 20 % aujourd’hui. L'entreprise aurait dû se débarrasser de 40 bus et procéder au licenciement sec d'au moins 9 chauffeurs.
Transarc partenaire de Flixbus !
C'est à la suite de ce désengagement départemental que Transarc, la compagnie de bus située à Lons-le-Saunier vient de signer un partenariat avec la société allemande Flixbus. Pour se développer, Transarc a besoin de chauffeurs pour conduire leurs bus. « Flixbus n’a pas de car, donc ils doivent créer des partenariats avec des entreprises locales telles que Transarc », explique Damien Rameau, à la direction du siège social situé à Lons-le-Saunier. Ainsi, Transarc a pu embaucher 20 chauffeurs pour des voyages Lons-le-Saunier - Paris. Et Transarc est aujourd'hui le bras armé de la start-up Flixbus ! (voir ci-dessous l'extrait du quotidien "Le Progrès")
Que cherche Transarc dans le Centre-Alsace ?
Il est évident que face à Transarc (525 salariés, 407 véhicules, 8 dépôts) Kristinatours n'est qu'un élément du puzzle. sans compter que Flixbus a les moyens d'imposer ses propres vues. Et celles-ci apparaissent clairement lorsqu'on sait que Transarc cherche non seulement à s'accaparer Kristinatours, mais aussi tout ce qui transporte des voyageurs entre Sélestat et Saint-Dié et au-delà. Il n'est pas utopique de voir ainsi Flixbus ouvrir des lignes Strasbourg - Paris ou Colmar - Paris, ou même Fribourg-en-Brisgau - Paris, en pratiquant un dumping sauvage des prix qui amèneront bien des dégâts dans les transports et le service public (la ligne TGV Fribourg - Paris est déjà peu rentable, sinon déficitaire, tout comme la ligne TGV Saint-Dié - Paris, du moins jusqu'à Nancy). Un coup supplémentaire à la vallée déjà bien touchée et qui verra forcément partir sa seule société de transports vers d'autres cieux. Une fois de plus, nos élus n'auront rien vu venir, participant ainsi à la désertification des vallées, où le transport des voyageurs et des scolaires deviendra de plus en plus bancal.