Nouvelle réunion secrète à la mairie de Villé
L'ancienne gendarmerie préoccupe encore nos élus
Oui, mais avancera-t-on vraiment à coup de réunions ku-klux-klanesques, dans lesquelles une majorité de conseillers reste "bouche cousue" préférant s'exprimer aux bars, devant une bonne bière ?
Lundi, 24 octobre une nouvelle réunion sans ordre du jour serait programmée sous le titre "commissions réunies" (histoire d'éliminer le public ?). La population attend pourtant une réunion publique pour être au clair, pour savoir dans quelle mesure elle peut contribuer au bon accueil de réfugiés ! Car la seule façon d'intégrer ces arrivants éventuels n'est-ce pas d'aller à leur rencontre en leur fournissant des meubles ? en les aidant dans différents domaines ?
L'hiver approche ! Peut-on laisser ces gens sous les tentes dans le dénuement le plus complet, comme l'ont été certains de nos anciens en 1940 ? (voir article précédent). D'autres communes du Centre-Alsace ont fait l'effort (Mackenheim). Marckolsheim accueille des familles à partir de ce lundi 24/10 !
A Villé, le retard à l'allumage est certain ! Question de manque de volonté politique ? Un peu de courage, Mesdames et Messieurs les élus, dites enfin clairement, publiquement, comment vous comptez accueillir ces réfugiés.
Extrait de "L'Alsace" du 20/10/2016
Il y a plus d’un mois, le 2 septembre précisément, Jean-Claude Spielmann, maire de Mackenheim – une commune de 740 habitants située à 3 km de Marckolsheim –, accueillait enfin une famille syrienne. Enfin, car cela faisait plus d’un an que la commune du Ried avait fait acte de candidature pour accueillir des migrants. « Nous avions répondu positivement à l’appel lancé en septembre 2015 par le ministère de l’Intérieur, qui cherchait 11 000 places d’hébergement pour les réfugiés », souligne le maire.
Le conseil municipal ayant validé la décision d’accueillir des demandeurs d’asile, il avait été décidé de rénover un appartement vacant dans l’ancien presbytère. « Comme nous l’aurions fait pour n’importe quel autre locataire… », précise Jean-Claude Spielmann. Commence alors une longue période d’attente.
« Nous souhaitions accueillir un couple avec des enfants »
Ce n’est qu’en août de cette année qu’une première proposition est faite à Mackenheim : une femme syrienne, avec sa fille et sa nièce. « Nous avons répondu que cela ne nous correspondait pas, car nous avions précisé que nous souhaitions accueillir un couple avec des enfants », explique le maire.
Suite à ce premier « échec », la commune envisage de mettre le logement sur le marché locatif. C’est alors que l’association France Horizon, qui fait l’interface entre les communes et l’État pour l’accueil des migrants, indique avoir « identifié » une famille qui correspond aux critères de la municipalité du Ried : c’est la famille Alhilal (lire ci-dessous).
« Lorsqu’ils sont arrivés, ils n’avaient que deux valises pour sept personnes », confie Jean-Claude Spielmann. Afin qu’ils puissent vivre convenablement dans ce logement, le couple syrien et ses cinq enfants ont bénéficié de « la solidarité très active et spontanée » des habitants de Mackenheim, mais également des environs. Ainsi, la communauté Emmaüs de Scherwiller a livré « un certain nombre de meubles, avec une facture à zéro ». Même plus d’un mois après l’arrivée des Alhilal, « des habits arrivent encore à la mairie ». Pour le quotidien, et notamment la nourriture, la famille syrienne doit compter sur la générosité des Macken-heimois.
Car c’est là où le bât blesse : si, dans les circulaires envoyées par le gouvernement français aux préfectures, l’accueil des migrants dans les communes est bien organisé, la réalité est toute autre. « Une circulaire indique par exemple qu’il est prévu que chaque personne reçoive 4 € par jour , détaille le maire. Mais jusqu’à maintenant, les Alhilal n’ont rien reçu. » Et il a bien fallu qu’ils mangent tous les jours.
L’autre difficulté concerne la scolarisation. Moins d’une semaine après leur arrivée en Alsace, quatre des cinq enfants syriens étaient à l’école primaire. « Il n’y avait aucun intérêt d’attendre , souligne la directrice Chrystelle Erard. L’objectif est qu’ils apprennent vite le français. » Mais comment intégrer ces nouveaux élèves, âgés de 6 à 12 ans, qui ne parlent pas un mot de français ?
« La première semaine a été riche en émotion , avance la directrice. Les autres élèves ont fait preuve d’empathie. » Cependant, face à certaines réactions de rejet, l’enseignante a dû rappeler qu’il y avait déjà eu, par le passé, des vagues de réfugiés en Alsace et qu’il y avait, à Mackenheim, des enfants aux origines espagnoles, italiennes ou turques.
Pourtant, rapidement, Chrystelle Erard se dit qu’elle ne va pas y arriver. Elle contacte l’inspection académique de Sélestat, qui a envoyé en renfort un professeur remplaçant à Mackenheim pendant une semaine.
La directrice a également pu compter sur les bonnes volontés d’une ancienne élève, Charline, de Rachel Jehl, enseignante à mi-temps, et d’Antoinette Fernandez, adjointe au maire, qui donnent de leur temps pour encadrer les enfants Alhilal. « Je suis consciente que l’Éducation nationale n’a pas les moyens humains , dit-elle. Mais j’étais en Suède récemment et, là-bas, dans un village de 150 habitants qui accueille cinq familles de réfugiés, un maître a été détaché à l’année. » À l’inspection de l’Éducation nationale à Sélestat, on indique que « d’habitude, ces enfants sont scolarisés dans des unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants. Il y en a une à Sélestat. Mais toutes ces classes sont actuellement surchargées… »
« Ils assumeront les charges »
Même si leur arrivée a nécessité des adaptations, Jean-Claude Spielmann est catégorique : à Mackenheim, la famille Alhilal est « une famille comme une autre ». « Elle a ses droits et ses obligations , dit-il. Le bail est à leur nom et, dès qu’ils auront un compte bancaire, ils assumeront les charges, comme le gaz et l’électricité. » Depuis le 2 septembre, la commune fait tout pour les intégrer : ils ont été invités à la passation de commandement chez les pompiers – « ils ont entendu pour la première fois la Marseillaise » – et ont participé à la fête du cheval. Qui, par le plus grand des hasards, avait pour thème l’exode des Mackenheimois à Saint-Cyprien, dans le Périgord, durant la Seconde Guerre mondiale… (Thierry Martel - L'Alsace)