Deux élus malgré eux : Thibaut Villemin et Pernelle Richardot
L'une va siéger, l'autre s'y refuse
Thibaut Villemin, élu en Meuse : une décision personnelle, claire et assumée
"Depuis 15 ans, je mène la mobilisation des socialistes meusiens lors des campagnes électorales. J'ai connu des réussites et des échecs. Pour la 1ere fois, depuis dimanche, je suis silencieux et dans le doute.
Le conseil fédéral du PS de la Meuse a, à une écrasante majorité, demandé le maintien de notre liste.
Je reçois depuis dimanche soir de nombreux messages d'amitié, de soutien, de conseil. Et hier soir, à 17h, j'ai pris la décision de me mettre en retrait.
Aussi, j'ai donc décidé :
de signer mon désistement de la liste menée par JP MASSERET
de ne pas mener campagne
Je ne peux techniquement quitter cette liste, où je fut candidat, et si l'élection de dimanche, donne des sièges en Meuse à cette liste, je démissionnerai aussitôt et laisserai les suivants siéger.
Je redeviens citoyen, et je demande ma liberté de pouvoir simplement dimanche, dans l'isoloir, choisir le bulletin de vote de mon choix, sans avoir à le dire. J'invite juste nos concitoyens à VOTER et à réfléchir avant de le faire.
Au nom de mes convictions personnelles, je ne peux accepter que l'action politique soit menée par la haine de l'autre, par le rejet, par l'exclusion, par la désespérance. Je crois en l'Homme debout et acteur, aussi mon engagement de citoyen et de militant n'est pas fini, il prendra une autre forme.
J'appelle au respect de tous et refuse les campagnes violentes qui se lèvent contre JP MASSERET, où d'autres qui n'ont pas fait le même choix que lui. La politique, c'est le respect de tous, même en campagne électorale. J'ai trop souffert déjà du contraire.
Je ne renie aucune des décisions prises par le Conseil régional de Lorraine depuis 12 ans et je suis fier du travail collectif accompli.
J'ai une pensée pour les militants socialistes qui depuis des années m'accompagnent, me soutiennent et m'ont construit. Si j'en blesse aujourd'hui, je leur demande de bien vouloir m'excuser. Je suis touché par ce qui se passe en ce moment, et je n'arrive pas à prendre d'autre décision.
Je pense aussi aux salariés du Conseil régional avec j'ai travaillé pendant presque 12 ans, sans eux, rien de ce beau bilan, n'aurait été possible. Ils sont inquiet face à la fusion, à l'alternance politique et je le comprends. Au moment où beaucoup implorent la République, je veux leur dire qu'ils sont les dignes serviteurs de la République décentralisée. Merci à eux.
Cette position semblera peut être manquer de courage à certains, insuffisante par d'autres encore, je l’espère respectable par tous. Mais elle est la mienne et je demande le respect pour moi aussi et ceux qui m'entourent."
Pernelle Richardot : un bureau politique en pleine nuit
"Au lendemain du second tour des élections régionales, c'est d'abord un soulagement pour nous: l'extrême droite ne dirigera pas notre région les cinq prochaines années.
Aujourd'hui, à l'issue de ce scrutin, notre département compte deux conseillers régionaux socialistes: Emmanuel Recht et moi-même.
Le bureau fédéral réuni dans la nuit, comme je m'y étais engagée, a demandé à l'unanimité à ce que nous siégions au Conseil régional pour défendre nos valeurs et notre projet au sein d'un groupe socialiste.
En effet, notre priorité doit être de rassembler les socialistes et de rappeler à Philippe Richert qu’il a été aussi élu grâce aux voix de nombre d'électeurs de gauche. Cela l'oblige.
Je m'engage à mener ce mandat d'opposition comme je l'ai fait dans le mandat précédent : sur le terrain, à l'écoute de nos concitoyens et des territoires, et dans la transparence.
Je souhaite par ailleurs que nous puissions dès aujourd'hui nous rassembler autour d'un "projet de territoire" qui tire pleinement les leçons de ce scrutin et retrouver la confiance et le soutien de nos électeurs. Il nous faudra associer à nos débats l'ensemble des forces de gauche mais aussi le monde associatif et les représentants syndicaux.
Avec le secrétariat fédéral, nous allons nous atteler à cette tâche considérable mais nécessaire en lien étroit avec les sections. Cette « feuille de route » sera discutée au prochain conseil fédéral de janvier.