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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
1 octobre 2015

La vie d'un légionnaire : il voulait de l'action et aller en Afghanistan

La Légion Etrangère est connue comme l'armée la plus dure du monde. Ses hommes sont originaires de 130 pays. L'un d'eux, Stefan Müller, un allemand est revenu à la vie civile au bout de cinq ans et a écrit son histoire.

l_gionC'est en avril 2009 que Stefan Müller, allemand né en Sibérie, s'est engagé pour cinq ans dans la légion étrangère sous le nom de Karl Mahler né à Berlin. Car il est de coutume dans cette unité de rendre ses habits civils, ses papiers et  de changer d'identité. Après des  classes très dures, il fut affecté au service de sécurité de la Légion. Il a participé aux interventions au Sénégal, en Côte d'Ivoire, aux Emirats-Arabes-Unis, puis au Mali, dans les combats contre les djihadistes.

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En septembre 2015, à l'âge de 30 ans, il a décidé de revenir à la vie civile. Il en a, comme il le dit dans son livre, assez vu, même un peu plus qu'il n'aurait voulu.

Il raconte d'abord comment il en est arrivé à s'engager. Ses parents, grands voyageurs, étaient venus s'installer dans la région du lac de Constance (Bodensee). Le jeune Stefan a fait son service militaire (Wehrdienst) puis a travaillé dans une entreprise d'installation sanitaire. En 2008, son patron a envisagé des licenciements et lui a conseillé de chercher un nouveau job. Mais ce n'est pas son motif principal pour rejoindre la légion. Comme il le dit dans son livre, il sentait une certaine mélancolie, et espérait voir un autre côté de la vie. Savoir comment des gens vivaient dans la souffrance, la faim, le froid, tout ceci pour apprécier mieux au retour la vie en Allemagne.

Il aurait pu s'engager dans la Bundeswehr, mais cela ne l'enchantait pas. La camaraderie dans cette armée ne lui semblait pas très développée. La légion lui semblait un autre monde, et il voulait aller en Afghanistan. Là il pensait pouvoir faire son métier de soldat à 100%. Il voulait participer à des combats, et non pas rester enfermé dans une caserne.

Une formation très dure 

Son choix fut donc la légion, mais l'Afghanistan, il n'y alla jamais. Par contre, des exercices très durs, comme monter une colline à pente raide à toute vitesse, des parcours du combattant, des alertes en plein repas ou au milieu de la nuit, tout ça Stephan y a participé, dans le seul but d'obtenir le képi blanc.

La légion recrutait il y a quelques années à tout va. Les délinquants de tous pays y trouvaient une place. De pauvres bougres de pays sous-développés s'engageaient dans l'espoir d'obtenir la nationalité française.

Aujourd'hui les délinquants se font très rares. Mais il reste des jeunes au caractère bien trempé. Beaucoup de légionnaires se font tatouer la devise "Legio patria nostra" (La légion est notre patrie). Stefan s'est spécialisé dans le tir de roquettes anti-chars Eryx. Chacun de ces tirs d'entraînement revenait à une dépense de 14.000 €.

Premiers combats

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Après de longs mois à la caserne, à nettoyer, faire la cuisine, Stefan est monté pour la première fois au feu en mai 2013, au Mali où il a participé à l'opération Serval. Le "caporal Mahler" faisait alors partie d'une patrouille de reconnaissance qui s'est retrouvée face à un pick-up chargé de djihadistes armés. Ceux-ci ouvrirent le feu, les légionnaires répliquèrent. Chacun tira sur l'ennemi, jusqu'à ce qu'ils furent tous tués. Aucun des légionnaires n'avait le moindre état d'âme. Même entre eux, ils n'ont jamais parlé de cette action, ne se sont jamais posé la question si leur vie était en danger ou ce qui aurait pu arriver. Ils avaient fait leur métier.

Le pire pour le caporal Mahler a été la malaria. Pris de fortes fièvres, de tremblements, d'accès de sueurs. Pendant 9 jours, il crut mourir, mais il survécut. Trois jours plus tard il retournait au combat.

Mais lorsqu'on lui proposa de passer sergent, il refusa, car il avait décidé de quitter la légion au bout de ses cinq années d'engagement. Il considérait que la légion avait été une bonne expérience, mais qu'il lui avait donné les meilleures années de sa vie, et que c'était suffisant.

Retour à la vie civile

Stefan revint en Allemagne pour travailler dans l'administration d'une agence d'offres d'emploi à Münich. Mais il se demandait toujours s'il était allé à la légion étrangère pour se retrouver derrière un bureau. Finalement, il a pu participer à un stage de formation d'agent de sécurité spécialisé dans la protection des personnes. Il accompagne les personnalités dans leurs déplacements à travers l'Europe, voire au-delà.

Comme il le répète souvent, on ne peut pas oublier tout de sa vie de légionnaire. Lorsqu'une situation anormale se présente, il s'en rend compte immédiatement. Et il termine sur un mot d'humour : "Je sais mieux repasser et nettoyer qu'une femme de ménage."

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