Katzenthal : la guerre des chats
Le journal "L'Alsace" l'annonce dans son édition du dimanche 29 juin : la majorité du conseil municipal du petit village de Katzenthal a démissionné, suivant ainsi l'exemple de madame la maire qui avait jeté l'éponge quelques jours plus tôt. Les explications d'un adjoint démissionnaire résument assez bien les circonstances : « Nous ne sommes pas soulagés, mais attristés pour le village. Ce fut une expérience enrichissante, mais face à l’obstruction systématique, face à ce blog et aux ragots qui déforment toutes les discussions internes en décisions définitives prises unilatéralement, ça suffit. On jette l’éponge. Nous regrettons qu’il y ait eu si peu de soutien dans la communauté de communes, pour ne pas parler de ceux qui soufflaient sur les braises. » Encore un blogueur ! Décidément, les blogs sont dans le collimateur des élus ! Au point de les faire démissionner ? Un peu juste comme explication.
Voyons donc le blog, qui se trouve d'ailleurs en lien sous le titre Le ch@rivari de Katzenthal (colonne de gauche, rubrique "blogs et sites amis"). Il est certes marqué du sceau de l'humour, tel qu'il est pratiqué par Charlie-Hebdo ou Le Canard Enchaîné. Mais pas de quoi fouetter un chat. L'un des sujets abordés : l'école publique du village menacée par un établissement privé bénéficiant des finances communales. Bref un sujet très sérieux traité à travers la caricature. Un vrai problème qui mérite qu'on en parle. Evidemment, à Katzenthal comme ailleurs, le blog est très lu localement et critiqué par les quelques-uns qui ne le consultent pas (on connaît cette situation ailleurs, vous voyez où ?).
Ne serait-il pas plus honnête de donner les vraies raisons de la démission ? Les élections ont donné dans ce village dont le conseil comprend 15 membres, 8 conseillers de la majorité, 7 de l'opposition. Une situation tendue et explosive qui ne pouvait qu'entraîner des éclats. Quant au blog : une excuse toute trouvée. Il y a bien plus de blogueurs qui ont été dégoûtés de bloguer par les attitudes méprisantes d'élus peu démocrates. Les exemples ne manquent pas.