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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
31 mai 2015

La police connaissait le kamikaze de Fribourg

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Il n'y a pas qu'en France que des jeunes partent au djihad. A Fribourg-en-Brisgau, la police avait repéré Yannik  N. jeune allemand de 23 ans parti en Irak. Il a tué des dizaines de personnes avant de périr dans un attentat suicide dans la ville irakienne de Baiji, où il a explosé son camion plein d'explosifs sur un poste de contrôle.

Les recherches pour savoir qui a recruté cette personne pose cependant problème. En effet, Yannick N. n'était pas actif sur internet, puisqu'il était SDF et handicapé mental. Enfant de la rue, où on le voyait souvent près d'une école, il avait comme seules condamnations à son pedigree des coups et blessures, et un peu de trafic de drogue. 

Des voisins de cette école et la police était au courant de sa radicalisation. Bien que surveillé, elle ne sait pas par quelle filière de recrutement il est allé en Turquie puis en Irak.Car, toujours selon la police, il n'y a aucune filière reconnue à Fribourg. Les recruteurs semblent avoir changé de méthode et s'intéressent plus aux exclus de la société. La géolocalisation par internet a fait des progrès et cet outil est devenu trop dangereux pour eux. Selon une cannaissance de ce jeune "Yannick n'y serait même pas allé par conviction. Si des adeptes de la Scientologie l'avaient contacté, il les aurait suivis aussi." Un journaliste Alfred Hackenberger du quotidien "Die Welt" l'avait vu à Sanliurfa en Turquie orientale, à 52 km de la frontière syrienne. Il était assis au bord de la route sur une lourde valise bleue. Le journaliste l'avait remarqué du fait de son anxiété.

Il serait allé dans un camp d'entraînement en Syrie et jugé apte par EI pour un attentat kamikaze. Selon Hackenberger, EI utilise les "mauviettes" pour les attentats suicides, les "forts" sont envoyés sur les champs de bataille.

D'autres jeunes allemands sont déjà morts dans des attentats suicides, tel Abou Mohammed al-Amani, qui a fait 16 morts à la synagogue El Ghriba à Djerba (Tunisie) en 2002. 600 jeunes allemands sont comptabilisés comme partis au djihad, dont plus de 30 du Pays de Bade.

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30 mai 2015

Merci Roger, félicitations pour ton mariage !

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Roger Siffer, l'ancien mal-aimé du gratin villois, fête son mariage dimanche à Neuve-Eglise, à la  ferme des lamas, chez son ami Batisse. En grande pompe. Toutes les huiles sont invitées, sénateurs, députés, conseillers régionaux, généraux, maires. Même Sarkozy, s'il lit ce blog, viendra, et sans invitation ! Et comme le chemin qui mène à la ferme passe par Villé, Monsieur le Maire de ce bourg, a même rénové le chemin qui mène à la ferme pour ce qui est de la partie villoise ! Et il n'a pas fait dans le détail. Histoire de ne pas paraître ridicule face à ce beau monde ?

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Alors que ce chemin était en mauvais état depuis plusieurs décades, le voilà brusquement rénové et transformé en allée recouverte de gravillons bitumés. Il est vrai que cette voie a une vieille histoire : il y a 20 ans, le fermier Batisse avait des problèmes pour l'accès des gros camions à son domaine d'exploitation. Le premier magistrat avait trouvé la solution : une interdiction pour les gros véhicules. Si, si, c'est sans blagues ! Le panneau est d'ailleurs toujours en place. Voir ci-contre ! 

Mais c'est sûr, dimanche, après la lecture de ce blog, l'interdiction sera levée. Le premier magistrat va courir à la mairie pour prendre un arrêté d'annulation du vieil arrêté d'interdiction. Avouez que le nouveau président départemental Bierry pourrait ne pas apprécier cette anomalie dans la commune de sa colistière.

Quant aux exploitants du monde agricole et rural, ils disent tous "Merci Roger, sans toi rien ne se serait fait". Nous n'oublions cependant pas que Villé a encore bien d'autres chemins ruraux délabrés, malgré que la recette du bail de chasse devrait être affectée à leur entretien. Je pense aux chemins du Wirbelspach, de la Schrann, de la Gänzlach, dont certains sont carrément impraticables. 

Roger, pour que tous les chemins ruraux de Villé soient rénovés, il va falloir que tu fasses preuve de polygamie et que tu organises encore quelques mariages comme par exemple à la Schrann. Pour les femmes, ça devrait aller, il reste quelques anciennes majorettes célibataires à Maisonsgoutte. En te dévouant, Villé redeviendra la plus belle des vallées. 

bosse_004Le chemin rural de la Bosse devenu "allée Roger Siffer"

29 mai 2015

On verra !

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Héroïque la dernière réunion du conseil municipal ! Et d'une clarté éblouissante en ce qui concerne la fermeture d'une classe à l'école maternelle annoncée depuis plus d'un mois. Si je dis héroïque c'est en référence au combat mené par la municipalité pour obtenir le maintien de la classe !

Après un tango vacillant début avril (l'adjointe aux écoles annonçant le problème résolu, contrairement aux annonces de la presse), on a droit à des explications pleines d'incohérences de l'adjointe-conseillère départementale.

Si le nombre d'élèves est insuffisant au 1er janvier, comment pourrait-il devenir suffisant au mois de juin ? Les parcelles du lotissement Pommiers II seraient-elles tout d'un coup vendues ? ou la cigogne villoise, d'une espèce rare, apporterait-elle plusieurs enfants de 2 ou 3 ans sous forme de dérogations ? ce qui déplacerait les fermetures de classe vers des villages voisins ?

Et les parents devront-ils attendre la rentrée scolaire pour connaître le sort réservé à leurs enfants ? Et qu'en est-il des postes d'enseignant et d'ATSEM ? Et la parole historique du maire de Villé "On verra !" suffira-t-elle pour maintenir la troisième classe ?

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  • Selon la même édition des DNA, à Artolsheim et Kertzfeld la mobilisation bat son plein pour le maintien des classes... CQFD.
28 mai 2015

Plus de télévision allemande pour les alsaciens ?

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Les Alsaciens ne veulent pas être seuls ! mais ils sont uniques au monde ! Ce qu'ils ont ils ne le veulent pas, et ce qu'ils veulent ils ne l'ont pas !

Ainsi ils veulent défendre l'Alsace autonome, à opposer à ce qu'ils appellent le "jacobinisme parisien". Ils manifestent ! jusqu'aux maires élues de certains petits villages qui souhaitent les voeux de bonne année en costume traditionnel d'alsacienne. Une Alsace qu'ils n'auront jamais. Trop de mauvais souvenirs laissés par les autonomistes  d'antan.

Pendant ce temps, on va leur enlever certainement en 2017 la télévision allemande gratuite, celle où l'on peut voir de temps en temps des artistes alsaciens comme Roger Siffer, les Willerthaler ou les Elsaesser ! Mais ça, ils s'en fichent : le Jean du Trou d'Insecte ne veut pas ce qu'il a. Il se bat pour le bilinguisme et le bilanguisme, et ne voit pas qu'il va devenir spectateur monolingue et monolangue ! Et en même temps il se veut très européen.

Et déjà, Straumann, le premier Hans im Schnokeloch du Haut-Rhin écrit au ministre !

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Extrait de "L'Alsace" du 27/5/2015

27 mai 2015

100 morts français au djihad en Syrie et en Irak

djihad

Un décompte des services antiterroristes français a été communiqué ce samedi indiquant le nombre des victimes parties combattre en Syrie et en Irak.

 Le chiffre est symbolique. La barre des 100 morts parmi les islamistes partis de France pour mener le jihad en Syrie et en Irak a été franchie. Un décompte des services antiterroristes français a été communiqué ce samedi à l'AFP par une source proche du dossier.

Parmi les derniers décès sur les 104 désormais identifiés figure celui de deux adolescents de 12 et 14 ans qui étaient partis il y a deux ans avec leur mère, une femme radicalisée originaire de la région de Toulouse mais on ne connait pas plus de détails sur son identité.

Le taux de mortalité parmi les jihadistes français est particulièrement élevé, relève cette source, qui la met en rapport avec les plus de 800 personnes qui sont allées en Syrie et en Irak, dont quelque 450 y sont encore et environ 260 ont quitté la zone.

Vus dans des vidéos de propagande jihadiste

En ajoutant ceux qui ont émis le souhait de se rendre sur place ou ceux qui sont en route, 1.600 personnes environ sont impliquées dans les filières jihadistes.

Les deux mineurs toulousains étaient apparus dans des vidéos de propagande jihadiste, a ajouté cette source. Si l'information a été très récemment vérifiée, l'un des deux a perdu la vie en mars lors de combats près de la frontière entre la Syrie et la Turquie, a-t-elle précisé.

Deux autres frères, majeurs cette fois, originaires de Trappes, dans les Yvelines, ont également perdu la vie. L'un était parti en 2013, l'autre l'a rejoint en 2014. Ils appartiennent à une famille connue, puisque l'un de leurs proches a été récemment interpellé dans une enquête antiterroriste, a précisé la source.

L'un des auteurs du triple attentat-suicide

Parmi les derniers décès identifiés, figure également un des jeunes de Lunel, la petite ville de l'Hérault d'où sont originaires entre dix et vingt jeunes hommes de 18 à 30 ans partis faire le jihad, dont sept sont décédés.

Le dernier en date est l'un des auteurs du triple attentat suicide à un poste-frontière de Touraibil entre l'Irak et la Jordanie, qui a fait quatre morts côté irakien, a précisé la source. Outre le Français, deux autres francophones, un Sénégalais et un Belge, comptent parmi les kamikazes de cette attaque revendiquée le 25 avril par l'organisation de l'Etat islamique (EI). (selon AFP)

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26 mai 2015

Le conseil municipal de Villé a un ordre du jour très chargé !

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Rappel : Le conseil municipal a un ordre du jour pour la réunion de ce soir ! Au vu de son importance, la commission réunie pour une répétition générale a dû être bien longue ! Il a fallu cogiter !

Ordre du jour

- Désignation du secrétaire de séance (art L 2541-6) : Déjà un gros point de débat en perspective ! 

- Approbation du procès-verbal du conseil municipal du 7 avril 2015.

- Vote des subventions aux associations pour 2015.

- Mise à disposition d'un agent par le Centre de Gestion du Bas-Rhin.

- Motion de soutien au régime forestier et aux missions de l'Office National des Forêts.

- adhésion à la future agence territoriale d'ingénierie publique.

- communications du maire.

- divers.

  • RAPPEL : la réunion est publique !
  • NB : Vu la fréquence des réunions, le maire aurait déjà pu inscrire : marché du terroir, défilés du 14 juillet et du 11 novembre et la rentrée scolaire. Et une éventuelle fête des vendanges ? Quant au "Noël à Villé" il faudra quand même une réunion extraordinaire, vers le 15 décembre ?
25 mai 2015

Réunion du conseil municipal de Villé

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La presse (du moins une partie d'entre elle) l'annonce : "Réunion du Conseil Municipal de Villé, mardi 26 mai à 20 h à la mairie de Villé". Visiblement même l'ordre du jour n'est plus transmis ! Avec un petit entrefilet, le maire espère-t-il le moins de spectateurs possible, ses prestations étant d'un niveau très relevé ?

Mais n'oubliez pas : la réunion est publique ! avec prière de se taire ! le public ou les conseillers ?

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24 mai 2015

Les Vosges en Espagne

Excellents bonbons vendus dans un supermarché du Val de Villé. Vu son titre "La Vosgienne" on pourrait croire à un produit local. Dommage qu'il soit marqué en tout petit sur un côté de la boîte "Fabriqué en Espagne - Gefabrizeerd in Spanje". Et la sève de pins de ces bonbons, viendrait-elle des Landes ou de cèdres du Liban ? ou belle tromperie sur la marchandise pour prendre le client pour un pigeon ?

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23 mai 2015

La gestion des forêts privées

foretJ'ai assisté l'automne dernier à une réunion identique dans un village de la vallée, où je possède de la forêt. Mêmes constats, mêmes tentatives de régler les problèmes, mais au sortir de la réunion rien. Juste un peu d'information dans les mêmes termes qu'à Herbsheim. Mais les réponses à des questions posées par le public, difficile de les déceler.

J'ai quant à moi posé une question concernant les assurances, en cas de feu de forêt ou en cas de vol de bois. La réponse donnée est pleine de lucidité : il faut porter plainte à la gendarmerie. Un peu court, car on sait que les enquêtes dans ce domaine aboutissent rarement. Et même si elles aboutissent, il est difficile d'obtenir une réparation.

C'est l'histoire qui m'est arrivée il y a un an. Un agriculteur du village a coupé les plus beaux arbres de ma forêt. Ayant tiré les grumes avec son tracteur, il a même arraché l'une ou l'autre borne. Je suis allé chez lui, il a reconnu les faits, prétextant quand même un abornement mal fait ... il y a deux ans. Je lui ai demandé de laisser le bois et de remettre les bornes. S'il a laissé le bois, il refuse obstinément de reposer les bornes qu'il a fait disparaître.

Quelle n'a pas été ma surprise lorsque j'ai appris que ce monsieur siégeait au comité de l'AFAFAF de son village (association foncière pour l'aménagement foncier agricole et forestier). Ce monsieur ne peut donc se justifier d'une méconnaissance du ban communal. De tels agissements devraient au moins le conduire à démissionner de son poste. Quant à la facture du réabornage, nul doute que je vais me charger de la lui faire parvenir et de l'amener à payer les travaux.

Sanctions applicables aux infractions commises en forêt d'autrui

Article L331-2

La coupe ou l'enlèvement d'arbres ayant 20 centimètres de tour et au-dessus est puni d'une amende de 45000 euros. La circonférence est mesurée à 1,30 mètre du sol.

Article L331-3

Si les arbres mentionnés par l'article précédent ont été enlevés et façonnés, le tour en est mesuré sur la souche. Si la souche a été également enlevée, le tour est calculé dans la proportion d'un cinquième en sus de la dimension totale des quatre faces de l'arbre équarri. 
Lorsque l'arbre et la souche ont disparu, l'amende est calculée suivant la grosseur de l'arbre arbitrée par le tribunal d'après les documents du procès.

Article L331-4

Ceux qui, dans les bois et forêts, ont éhoupé, écorcé ou mutilé des arbres, ou qui en ont coupé les principales branches ou qui ont enlevé de l'écorce de liège, sont punis comme s'ils les avaient abattus par le pied.

Article L331-5

Quiconque enlève des chablis et bois de délit est condamné aux mêmes amendes et restitutions que s'il les avait abattus sur pied.

Article L331-6

Dans le cas d'enlèvement frauduleux de bois et d'autres produits des forêts, il y a toujours lieu, outre les amendes, à la restitution des objets enlevés ou de leur valeur et, de plus, selon les circonstances, à des dommages-intérêts. 
Les scies, haches, serpes, cognées et autres instruments de même nature dont les auteurs d'infractions et leurs complices sont trouvés munis sont confisqués.

Article L331-7

Les propriétaires d'animaux trouvés en délit dans les semis ou plantations exécutés de main d'homme depuis moins de dix ans sont punis d'une amende de 3750 euros, sans préjudice, s'il y a lieu, des dommages-intérêts.

Article R331-1

Toute extraction ou enlèvement non autorisé de pierres, sable, minerai, terre ou gazon, tourbe, bruyère, genêts, herbes, feuilles vertes ou mortes, engrais existant sur le sol des forêts est puni d'une amende proportionnelle au volume de matériaux extraits ou enlevés. 
L'amende maximum encourue par mètre cube extrait est égale au 1/100 du maximum de l'amende prévue pour les contraventions de la 5e classe. 
Le montant total de l'amende ne peut toutefois dépasser le montant maximum prévu pour les contraventions de la 5e classe.

Article R331-2

Tout enlèvement non autorisé de champignons, glands, faînes et autres fruits et semences des bois et forêts est puni d'une amende proportionnelle au volume de produits extraits ou enlevés. L'amende maximum encourue par litre enlevé est égale au 1/200 du maximum de l'amende prévue pour les contraventions de la 5e classe. Le montant total de l'amende ne peut toutefois dépasser le montant maximum prévu pour les contraventions de la 5e classe.

Article R331-3

Est puni de la peine d'amende prévue pour les contraventions de la 4e classe tout détenteur de véhicules bestiaux, animaux de charge ou de monture trouvés dans les forêts, sur des routes et chemins interdits à la circulation de ces véhicules et animaux. 
Est puni de la peine d'amende prévue pour les contraventions de la 5e classe tout détenteur de véhicules, bestiaux, animaux de charge ou de monture trouvés dans les forêts, hors des routes et chemins.

Article R331-4

Quiconque arrache des plants dans les bois et forêts est puni d'une amende prévue par le 5º de l'article 131-13 du code pénal pour les contraventions de la 5ème classe.

Article R331-6

Dans les bois et forêts, la coupe ou l'enlèvement de bois qui n'auraient pas 20 centimètres de tour est puni de l'amende prévue par le 5º de l'article 131-13 du code pénal pour les contraventions de la 5ème classe. 
S'il s'agit d'arbres issus de semences ou plantés dans les forêts depuis moins de dix ans, l'amende est celle prévue par le 5º de l'article 131-13 du code pénal pour les contraventions de la 5ème classe.

Article R331-7

Les propriétaires d'animaux trouvés en infraction dans les bois et forêts autres que ceux mentionnés à l'article L. 331-7 sont condamnés à une amende prévue par le 5º de l'article 131-13 du code pénal pour les contraventions de la 5ème classe, le tout sans préjudice des dommages-intérêts.

22 mai 2015

Migrants : Col du Brenner, les ambiguïtés de l'espace Schengen

Le col du Brenner (altitude : 1374 m) sépare l'Italie de l'Autriche. Outre une autoroute, il y passe à ciel ouvert une voie de chemin de fer. Un passage très emprunté par les migrants. Ce col est un des points de fracture de la politique d’immigration de l’UE : d’un côté, la police autrichienne tente par tous les moyens de bloquer les migrants qui vont vers le Nord ; de l’autre, les agents italiens ferment volontiers les yeux.

"Nein". L’injonction du gendarme autrichien est sans appel : "Die Flüchtlinge bleiben in Italien" [les réfugiés restent en Italie]. Ici, on ne passe pas.

Fin de non-recevoir au col du Brenner pour les migrants qui veulent escalader la forteresse Europe. Et "nein", c’est "nein". Un point c’est tout. Inutile d’essayer de faire vibrer la corde sensible, le règlement, c’est le règlement. Schengen ou pas Schengen. Surtout par ici.

 

brenner6Col du Brenner, 1 400 mètres d’altitude. Lampedusa est à 1 836 kilomètres de là, à l’autre bout de la botte : ils ont traversé le pays dans l’espoir de monter vers le nord et de rejoindre l’Allemagne ou la Scandinavie et leurs légendaires Etats-providences.

Il fut un temps où cette frontière était réelle. Avec des policiers, des carabiniers, des agents de la Garde des Finances, des douaniers. Des barrières, des grilles, des caméras de surveillance. Il y avait les contrôles, tous les véhicules étaient arrêtés à la frontière. Il fallait un passeport. Le tournant a lieu en avril 1998 : les barrières sont levées pour toujours. Aujourd’hui, sans les panneaux, on ne se rendrait même pas compte que l’on entre en Autriche.

Quarante mille véhicules transitent ici chaque jour, soit 14,6 millions à l’année, dont 70 % de voitures et de motos, les poids-lourds composant les 30 % restants. Et qui les arrête, les migrants entassés dans les voitures (jusqu’à six personnes, sans compter le passeur) ou dissimulés dans les camions ? Personne, manifestement.

Impénétrable Autriche

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Pour ceux qui choisissent le train, les choses sont différentes. Très différentes. L’Autriche est devenue impénétrable, un peu comme la Suisse. Et les refoulements systématiques à la frontière, sans pitié aucune, sont révélateurs d’une Europe qui fait peu de cas de l’Italie, de ses côtes, de "ses" migrants. Or nous, au moins, nous n’expulsons pas les personnes vulnérables : les femmes, les enfants, les personnes âgées, les handicapés.

La législation viennoise ne prévoit pas ce type de dérogations. Vienne peut par contre s’appuyer sur un document autrement plus important : le traité bilatéral signé avec l’Italie, selon lequel l’immigré clandestin peut être "réadmis dans le territoire dont il est supposé être arrivé de manière irrégulière". Autrement dit : ce sont les vôtres, vous vous les gardez. Ce même traité qui permet à la France et à la Slovénie de refouler les migrants à Vintimille et Tarvisio, les deux autres points de passage au-delà des Alpes. Ce même traité, toujours, que l’Italie applique à son tour pour rendre à la Tunisie ses migrants.

Des dizaines de convois transitent chaque jour dans la petite gare ferroviaire de Brennero. La nuit est réservée au fret : les trains de passagers se font rares. La Polfer, notre police ferroviaire, veille. Mais surtout, il y a les agents autrichiens. Ces derniers mois, Vienne en a dépêché des bataillons. Les gendarmes patrouillent dans les trains, "débusquent" des groupes entiers de réfugiés, les font descendre et les ramènent à la frontière. Traités comme des colis postaux par les bureaucraties européennes. Autrefois, ils voyageaient cachés entre les wagons, sous les bâches des poids lourds, dans les camions frigorifiques. Aujourd’hui, c'est dans les gares qu’on les trouve, avec des billets valides.

"Il faut revoir les accords", estime le préfet de Bolzano, Lucio Carluccio. En trois mois seulement, l’Autriche vient de procéder à 881 reconduites à la frontière. Près d’un millier de personnes refoulées au sud du Brenner. Un quart d’entre elles étaient des mineurs. Une moitié de Syriens, les autres originaires pour la plupart de Somalie et d’Erythrée.

Fantômes

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Les migrants qui ne veulent pas s’arrêter en Italie parce que leur destination est l’Allemagne ou quelque autre pays que ce soit évitent soigneusement d’être fichés par la police italienne

Quand ils se retrouvent coincés à la frontière, les tensions s’exacerbent, et il y a de quoi. Les migrants qui ne veulent pas s’arrêter en Italie parce que leur destination est l’Allemagne ou quelque autre pays que ce soit évitent soigneusement d’être fichés par la police italienne : une fois la demande d’asile présentée chez nous, ils ne peuvent plus partir.

Ce sont des fantômes voués à ressurgir ailleurs. En Suède, peut-être. "Où ils peuvent commencer à travailler immédiatement (en Italie, il faut attendre six mois) et se faire héberger en prime", résume Andrea Tremolada de Volontarius, une ONG qui prend en charge les réfugiés dans le Haut-Adige.

Si vous êtes refoulé par l’Autriche, ils vous amèneront à la caserne qui abrite le commissariat de Brennero, juste en face de la gare.

Ils devront alors prendre votre signalement et vous serez grillé, parce que vos empreintes atterriront dans l'EURODAC, la base de données de l’espace Schengen. Vous deviendrez "traçable", avec un nom et le visage qui correspond. Une fois fiché en Italie, vous ne pourrez plus réapparaître comme par magie dans un autre pays.

"L’Autriche et l’Allemagne doivent prêter main-forte à l’Italie", réclame la Caritas Italie. Le 30 août dernier, le ministre des Affaires étrangères autrichien, Michael Spindelegger, a annoncé que l’Autriche, magnanime, était disposée à accueillir 500 réfugiés syriens. Cinq cents, mais triés sur le volet : "En premier lieu les femmes, les enfants et les chrétiens". Authentique.

1 300 euros

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Mus par le désespoir, les clandestins ne s’arrêtent devant rien. Et ils retentent, autant de fois qu’il le faut. Arrêtés dans des trains, peut-être tenteront-ils leur chance à pied. Refoulés à nouveau, ils feront appel à un passeur.

Le dernier a été interpellé ici le 3 octobre. Un chauffeur de taxi milanais, pincé au péage autoroutier de Vipiteno au volant d'un fourgon Fiat Ducato avec neuf Syriens à son bord. Il dit avoir touché 1 300 euros au total. A d’autres. Il dit être de bonne foi. A d’autres. "Il risque trois ans et demi de prison pour trafic illicite de migrants". A d’autres : un an, un an et demi tout au plus, avec sursis, et sans mention [du délit dans son casier judiciaire].

Le jeu en vaut la chandelle. Surtout si vous roulez dans une voiture de location. Comme cela, si les choses tournent mal, vous éviterez de vous la faire confisquer. Ou si vous faites partie du réseau qui aide les réfugiés, en premier lieu afghans, à se déplacer sans laisser de traces derrière eux. C’est de la bouche d’un fonctionnaire décomplexé que sortira une vérité que l’on tait par cynisme. Tout en vous observant du coin de l’œil, il nous glisse à mi-voix : "De temps en temps, on arrête bien des passeurs, mais pourquoi se donner cette peine ? Après tout, il faudrait plutôt les remercier : ils nous débarrassent d’une partie des migrants". (traduit de "Berlinerzeitung" - voxeurop.eu) 

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