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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
14 février 2015

Il y a 55 ans : Reggane

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La Laddh (ligue algérienne des droits de l'homme) exige que toute la lumière soit faite sur le dossier des essais nucléaires français effectués dans notre pays afin de “faire face aux effets des explosions, notamment le plutonium répandu dans l'atmosphère”.

L’Algérie a commémoré, hier, le 55e anniversaire de l’essai nucléaire, effectué dans la wilaya d’Adrar, durant la colonisation. En effet, le 13 février 1960, la France, sous la présidence de Charles de Gaulle, a procédé à des explosions nucléaires, à Reggane, qualifiées du “plus grand et plus dangereux essai nucléaire”, par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh). Dans un rapport, celle-ci rappelle qu’entre février 1960 et avril 1961, la France a réalisé 4 essais nucléaires, à Reggane, portant les codes militaires suivants : Gerboise bleue, Gerboise blanche, Gerboise rouge et Gerboise verte. C’est donc le 13 février 1960 que Gerboise bleue a explosé, développant “une énergie équivalente à 4 fois celle de la bombe d’Hiroshima”, d’après la Laddh. L’organisation des droits de l’Homme prend à témoin l’opinion publique, nationale et internationale, sur “l’ampleur” des expériences nucléaires, réalisées de 1960 à 1966 sur le sol algérien, sans protection aucune.

reggane

Elle insiste, en outre, sur les “effets néfastes” de ce crime colonial sur les générations d’aujourd’hui et à venir. “La Laddh est persuadée que les victimes des explosions nucléaires de la France au Sahara algérien n’ont pas besoin qu’on parle d’elles uniquement chaque 13 février, pendant que la France commémore chaque année l’anniversaire de son accession au cercle fermé des puissances nucléaires militaires”, est-il mentionné dans le document. De plus, ces victimes “continuent à souffrir quotidiennement, incognito, et dans la dénégation totale de reconnaissance” des effets des radiations sur leur santé et sur leur environnement, précise encore le communiqué. Aussi, la Laddh exige que toute la lumière soit faite sur le dossier des essais nucléaires français, effectués dans notre pays, afin de “faire face aux effets des explosions, notamment le plutonium répandu dans l'atmosphère”. “L’aspect criminel de ces essais nucléaires par le colonisateur (…) se manifestant, aujourd'hui, sous forme de malformations congénitales, visibles sur les visages et les corps de nos citoyens, habitant dans ces zones”, alerte-t-elle. Non sans rappeler des nombreuses études qui attestent que les populations de Reggane et d’In-Ekker (Tamanrasset) “souffrent encore des effets de ces essais qui ont coûté la vie à des milliers de personnes et engendré des maladies graves”.

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Un constat inquiétant qui confirme, selon la Laddh, que la menace radioactive est toujours présente, dans les zones touchées, avec “des possibilités de contamination à plus de 1 500 km des régions des essais”. Dans ce cadre, la Laddh dénonce la loi française (arrêté du 22 septembre 2014) relative à l’indemnisation des victimes des essais nucléaires, qui garde le silence sur les “séquelles” des crimes nucléaires, y compris sur l’environnement. Selon elle, le moment est venu, pour l’Algérie, d’utiliser “ses armes juridiques pour arracher son droit à la France” et pour accéder aux archives, cartes d’enfouissement et rapports médicaux français. À quelques mois de l’ouverture du débat algéro-français sur la question de l’indemnisation des victimes des essais nucléaires, la Laddh interpelle le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU, en lui demandant de dépêcher une mission dans les zones d’essais nucléaires. Elle appelle aussi la France à “nettoyer les sites contaminés” et à procéder à “la décontamination du sol et des nappes souterraines”. (Lu dans "Liberté Algérie")

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Commentaires
F
La France a même arrêté ses essais nucléaires à Mururoa. <br /> <br /> Pourquoi ne prendrait-elle pas en compte les dégâts causés à Reggane.<br /> <br /> En 1960, De Gaulle savait que l'indépendance algérienne était en cours. Alors, polluer un pays en passe de ne plus être français, cela ne mérite-t-il pas au moins une reconnaissance et une indemnisation ?
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