L’ancien Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire (2002 à 2005), Gildas Le Lidec vient de publier son mémoire dans lequel il révèle que Guillaume Soro (aujourd'hui président de l'Assemblée Nationale ivoirienne, après avoir été premier ministre) a tenté de l’assassiner en 2003 à Yamoussoukro mais il n’aurait eu la vie sauve que grâce à l’intervention des diplomates Italiens et Espagnols.
Il raconte: « Au cours d’une altercation que j’ai eue avec Guillaume Soro à Yamoussoukro Rechercher Yamoussoukro en 2003, ce dernier (Soro) se précipita sur moi, ses mains en avant qu’il resserra progressivement autour de mon cou. Je ne dus mon salut qu’à l’intervention efficace des ambassadeurs d’Espagne et d’Italie », révèle le diplomate dans son livre intitulé « De Phnom Penh à Abidjan : Fragments de vie d’un diplomate » qui vient de paraitre aux Editions L’Harmattan. L’état-major de Guillaume Soro n’a pas tardé pour dénoncer ce qu'il appelle "des accusations grotesques de l’ex-ambassadeur de France qui ne cherche qu’à inspirer de la pitié plus qu’autre chose".
Guillaume Soro dit avoir appris connaissance des accusations formulées par M. Gildas Le Lidec avec amusement. Dans le livre, Le Lidec indique clairement avoir échappé à une tentative de mort par étranglement des mains de M. Soro, lors d’une réunion à Yamoussoukro mais a été sauvé par les ambassadeurs d’Italie et d’Espagne.
Plus loin, les accusations font état de ce que Guillaume Soro, Secrétaire général des Forces Nouvelles d’alors lui a demandé son concours pour perpétrer un attentat contre Gbagbo à Abidjan, par la fourniture d’une camionnette bourrée d’armes et d’explosifs. Pour l’état-major de M. Soro, les accusations sont un pur mensonge qui souille la dignité de l’auguste corporation des ambassadeurs de France, dont M. Le Lidec fut membre.
« La réunion à laquelle il fait allusion s’est tenue à Yamoussoukro et avait été convoquée par le Premier Ministre Seydou Elimane Diarra. M. Soro s’y est rendu parce que la France, représentée par M. Le Lidec, s’était porté garant de sa sécurité. Les discussions viriles qui ont eu lieu à cette occasion ont certainement ébranlé la nature poltronne de ce monsieur. Mais qui, sain de corps et d’esprit, pourrait imaginer que Guillaume Kigbafori Soro se mette en tête d’étrangler l’ambassadeur de France dans une enceinte gardée par plusieurs centaines de soldats français ? », écrit la Direction de la Communication de Guillaume Soro.
Pour le service de l’actuel président de l’Assemblée nationale ivoirienne, lorsqu’un ambassadeur est capable d’imaginer une scène, d’en créer les personnages et d’en inventer les effets, on comprend qu’il a quitté le champ de la réalité pour s’engager dans la voie de la fiction.
« A partir de là, tout ce qu’il raconte dans son livre participe de la mythologie qu’il veut construire autour de lui pour masquer les carences et les errances d’une carrière diplomatique morne et sans reliefs », peut-on lire dans la réaction de la Direction de la Communication de M. Soro.
Le diplomate français accuse le patron des Forces Nouvelles de l’avoir contacté en 2002 lors de leurs premières rencontres à Bouaké, la ville qui était le fief de la rébellion pour mener une action en vue d’éliminer physiquement Laurent Gbagbo.
« Au cours de nos premières rencontres à Bouaké, Guillaume Soro m’a demandé de préparer une camionnette bourrée d’armements et d’explosifs, de lui indiquer seulement l’adresse où elle serait garée dans Abidjan et qu’il se chargerait du reste pour éliminer Gbagbo», écrit le diplomate.
Sur cette accusation, la réponse est claire du côté de Guillaume Soro, qui a dirigé une opération complexe et méticuleuse comme le « 19 septembre », pour laquelle il avait fallu des dizaines même des centaines de repérages dans la ville d’Abidjan, pour en connaître chaque parcelle et mémoriser les zones névralgiques. Et ce dernier n’a demandé aucune aide à l’ambassadeur qui venait d’être nommé pour aller positionner une camionnette bourrée d’armes à Abidjan afin qu’il s’en saisisse pour commettre un attentat.
La note de riposte indique que Soro n’avait pas eu besoin de Gildas Le Lidec pour avoir les armes, les hommes, les munitions et la stratégie pour mener le 19 septembre. Le camp de Guillaume contre-attaque et accuse M. Le Lidec d’avoir de l’aversion pour Guillaume Soro et d’avoir persuadé l’Elysée d’accompagner Laurent Gbagbo dans sa décision d’attaquer Bouaké et de bombarder cette ville ainsi que ses habitants. « À défaut d’avoir réussi à faire assassiner Guillaume Soro, Le Lidec s’offre une petite vengeance solitaire à coups de mensonges et de diffamations. Plus qu’autre chose, il nous inspire de la pitié », conclut la Direction de la communication de Guillaume Soro.
Enquête menée par Didier Assogba et Roger Musandji, Oeildafrique.com
NB : Affaire de Bouaké : 9 soldats français et de nombreux civils tués, dans un bombardement dont on a accusé l'ancien président Gbagbo, histoire pour la France de l'époque de pouvoir justifier son soutien à Ouattara.
Rappel : Michèle Alliot-Marie : n'est pas OSS 117 qui veut. et Alliot-Marie et OSS 117 (suite)
Question sans réponse : Y a-t-il eu une réaction sérieuse du gouvernement français (Raffarin) à cette époque ? et laquelle ?