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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
5 avril 2013

Outrage à la République (vu par un journaliste africain)

ALeqM5gjraI2UnE9KnVJcWElzeb49NYD8QLa France, pays dans lequel séjourne en ce moment notre président, est secouée depuis quelques jours, par un « immense scandale ». Et pour cause, Jérôme Cahuzac, ministre du Budget, qui a démissionné le 19 mars après sa mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale », a avoué, le mardi 2 avril devant un juge d’instruction, après plusieurs mois de déni, qu’il possède un compte non déclaré logé dans une banque en Suisse. Les aveux de l’ex-ministre ont provoqué une véritable onde de choc dans toute la France politique. Le président François Hollande qui tentait de se donner l’image de chef d’une « République exemplaire », a dû accuser, mercredi 3 mars, une heure de retard sur son voyage officiel de 48 heures au Maroc. C’est qu’il enregistrait, dans les locaux de l’Elysée, une déclaration d’urgence, pour donner sa position sur l’affaire Cahuzac. Et le chef de l’Etat français qui a dénoncé « la faute intolérable » de son ex-ministre en parlant d’ « outrage à la République », a annoncé trois mesures qui devraient, selon lui, permettre de donner un peu de crédibilité aux hommes politiques : « (…) D’abord, renforcer l’indépendance de la justice. C’est le sens de la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature. Cette réforme sera votée au parlement dès cet été. Elle donnera aux magistrats, les moyens d’agir en toute liberté, en toute indépendance, contre tous les pouvoirs. Ensuite, lutter, de manière impitoyable, contre les conflits entre les intérêts publics et les intérêts privés et assurer la publication et le contrôle sur les patrimoines des ministres et de tous les parlementaires (…) Enfin, les élus condamnés pénalement pour fraude fiscale ou pour corruption seront interdits de tout mandat public. »
Mais les mesures annoncées par François Hollande n’ont trouvé aucune grâce aux yeux de son opposition qui a déjà oublié la mise en examen de Nicolas Sarkozy, le « frère » du président Ouattara, pour « abus de faiblesse ». Jean François Copé, le chef de l’UMP, a demandé, ni plus ni moins, la démission du gouvernement et du Premier ministre. Non sans s’interroger si l’exécutif français pouvait ignorer les mensonges de l’ancien ministre du budget. Soit le président Hollande « ne savait rien et c'est quand même extrêmement grave parce que cela signifie que luimême fait preuve d'une certaine candeur», soit « il savait et cela veut dire qu'il a menti aux Français». A-t-il ajouté.
L’ex-ministre du Budget, submergé par le remords, avait fait aussi sur son blog, ces pathétiques aveux : « A Monsieur le Président de la République, au Premier Ministre, à mes anciens collègues du gouvernement, je demande pardon du dommage que je leur ai causé. A mes collègues parlementaires, à mes électeurs, aux Françaises et aux Français, j’exprime mes sincères et plus profonds regrets. Je pense aussi à mes collaborateurs, à mes amis et à ma famille que j’ai tant déçus. J’ai mené une lutte intérieure taraudante pour tenter de résoudre le conflit entre le devoir de vérité auquel j’ai manqué et le souci de remplir les missions qui m’ont été confiées et notamment la dernière que je n’ai pu mener à bien. J’ai été pris dans une spirale du mensonge et m’y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remords. Penser que je pourrais éviter d’affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une faute inqualifiable. J’affronterai désormais cette réalité en toute transparence. »
Mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale et pour blanchiment de fonds », Jérôme Cahuzac risque jusqu’à cinq ans de prison et une amende de 375.000 à 750.000 euros.
Mais vu d’ici, ce qui arrive à cet homme dont la carrière politique s’effondre ainsi pour avoir détenu un compte non déclaré en Suisse et sur lequel se trouvent six cent mille euros, environ 400 millions de FCFA, ne peut que soulever cette simple question : « C’est tout » ? C’est pour si peu qu’il y a tant d’histoires en France ? Alors que posséder un compte dans un paradis fiscal et sur lequel roupille l’argent généralement mal acquis est un sport national pour les dirigeants politiques et autres ministres de notre pays ? Combien sont-ils, les membres du gouvernement actuel de Côte d’Ivoire qui ne possèdent pas un compte non déclaré aux services d’impôt, hors de la Côte d’Ivoire ? Pas nombreux, pour ne pas dire aucun ! Mais qui cela émeut dans ce pays ? Le chef de l’Etat ivoirien peut-il lutter contre cette pratique ? Cela supposerait que lui-même n’est pas concerné. Ce qui n’est pas évident. Or l’exemple doit venir de la tête. François Hollande l’a dit : c’est « intolérable de posséder à l’étranger, un compte non déclaré aux services compétents de l’Etat». Ce qui suppose qu’il n’en possède pas lui-même. Evidemment ! Mais cette affaire française a le mérite de permettre aux populations africaines, celles qui continuent de survivre aux détournements de fonds publics, de conflits d’intérêts et autres politiques sans vision de nos dirigeants, de découvrir le fossé qui sépare leurs pays, des pays de démocratie et de droit. Dans lesquels un ministre peut s’exprimer sans citer toutes les quarante-cinq secondes,
le nom de « son excellence monsieur le président de la République ».
Bref, le scandale politique, comme l’a écrit Patrick Appel-Muller du journal «L’Humanité », est énorme. « L’homme qui tenait entre ses mains le budget de la France, qui pilotait l'administration fiscale et traquait les fraudeurs était lui-même un malfaiteur, auteur depuis plus de vingt ans d'évasions de capitaux et de dissimulation de ressources».
Ce passage ne vous rappelle pas l’histoire des biens immobiliers, comptes bancaires dans des paradis fiscaux et autres conflits d’intérêts d’un ministre de Ouattara, révélée par un certain « Eléphant Déchaîné » ?
C’est vrai que cela n’a entraîné d'autre conséquence pour ce ministre qu’une promotion dans le gouvernement… sans préjudice de la moindre enquête judiciaire.
A.T. - Côte d'Ivoire - "L'éléphant d'échaîné".

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Commentaires
S
J'ai du mal à comprendre les propos du présicent qui déclare ici " vouloir renforcer l'indépendance de la justice " ?<br /> <br /> Cette justice n'est donc pas indépendante, ce qui montre indiscutablement que la dépendance actuelle est l'opinion confirmée de la très grande majorité des Français.
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T
pour Denis : à défaut de MAM, il y a Nadine Morano, qui va faire ses courses au supermarché de Lunéville encadrée de ses gardes du corps ministériels, et qui exige de la direction le renvoi des caissières qui sourient en voyant cette armada !
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D
DEHORS TOUS CES MÂLES INCOMPETENTS !<br /> <br /> <br /> <br /> Dehors. Et vite ! Au secours Mesdames...<br /> <br /> <br /> <br /> Venez Mesdames virer de l'Elysée et de l' Hôtel Matignon tous ces mâles profiteurs du système du pouvoir français (remarquez bien le f minuscule de la honte ! ).<br /> <br /> Vivement qu'une FEMME vienne avec ses collaboratrices faire le ménage et sortir la poussière cachée sous LES tapis, sortir les cadavres décomposés enterrés sous le tas de fagots...!!<br /> <br /> Venez aérer et ventiler les locaux de la République.Car il n'y a plus que vous qui en êtes capables.<br /> <br /> Le Renard dans le poulailler , ça suffit.<br /> <br /> Le ver est dans la pomme.<br /> <br /> Jetons-là !<br /> <br /> <br /> <br /> Un bon coup de torchon s'impose.<br /> <br /> Allez, faut y aller.<br /> <br /> Tant pis si on casse un peu de vieille vaisselle...<br /> <br /> <br /> <br /> Et je n'oses pas croire qu' il faudra attendre 2017 pour que ça CHANGE !<br /> <br /> Oh non, surtout ne me dîtes pas ça.C'est suicidaire.<br /> <br /> <br /> <br /> Vite , il y a urgence.<br /> <br /> La République est en danger.
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R
Pas seulement terre d'asile, surtout lieu de vacances et de villégiature.
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L
Ouattara, Duvalier : France terre d'asile des riches dictateurs !
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