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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
20 octobre 2012

Pas de gazouillis pour les nazillons

8af7bf1103Twitter est confronté en ce moment à deux affaires xénophobes, en Allemagne et en France. En cause : un groupuscule néo-nazi et un concours de blagues antisémites remettent sur le devant de la scène la question de la liberté d'expression sur les réseaux sociaux. Twitter est contraint à la censure.

Un compte néo-nazi bloqué en Allemagne

Twitter vient de bloquer le compte d'un groupe néo-nazi basé en Allemagne en Basse-Saxe. Le compte « Besseres Hannover », géré par un groupuscule néo-nazi, a été condamné et interdit le 25 septembre par un tribunal de Basse-Saxe. Les membres de ce groupe tombent désormais sous le coup d'une enquête pour incitation à la haine raciale, après avoir envoyé une vidéo menaçante à Aygül Özkan, ministre régionale d'origine turque, responsable des Affaires sociales. Peu avant l'affaire, Twitter avait déclaré pouvoir bloquer des comptes et des messages illicites, uniquement cependant sur sollicitation des autorités compétentes, et selon la législation en vigueur dans le pays. Après la demande des autorités allemandes à l'entreprise américaine, cette dernière a bloqué le compte néo-nazi. Les messages datés d'avant le 25 septembre sont cependant encore visibles en Allemagne, et les messages postérieurs le sont dans les autres pays.

En écho au scandale antisémite en France

Cette affaire arrive au moment où Twitter est confronté en France à une controverse, concernant le hashtag (mot clé) "#UnBonJuif". Le 10 octobre dernier, ce mot clé était l'un des plus utilisé du réseau, servant à partager des blagues antisémites. En réaction, Jonathan Hayoun, président de l'UEJF (Union des étudiants juifs de France), a indiqué qu'il souhaitait porter plainte contre Twitter, si le hashtag n'était pas retiré du site, et surtout si l'entreprise américaine ne répondait pas à leur demande de concertation. Une réunion téléphonique a eu lieu ce 18 octobre entre les dirigeants de Twitter et le représentant de l'UEJF, qui s'est révélé pour ces derniers "décevant". Face à la menace d'une plainte, Twitter a cédé, et décidé d'appliquer la loi française, selon laquelle il n'est pas nécessaire d'obtenir une injonction juridique pour retirer un contenu illicite. Ainsi les tweets signalés seront retirés prochainement du site.

Ces nouvelles affaires posent à nouveau la question de la liberté d'expression sur les réseaux sociaux, et ses limites. Twitter dit vouloir suivre les législations nationales. Face à ces deux affaires l'entreprise n'a pas réagi de la même manière. En France les tweets seront supprimés, alors qu'en Allemagne, bien que le compte soit bloqué, les messages sont toujours consultables. Comment le réseau social à l'oiseau bleu peut-il, suite à l'affaire française justifier le non-retrait des tweets néo-nazi, alors même que le compte est bloqué ? Une autre question se pose, celle de la législation pouvant réguler les messages échangés sur les réseaux sociaux. Twitter souhaite respecter celle de chaque pays, mais à une époque où les informations circulent mondialement de plus en plus rapidement, est-ce vraiment possible ? (-)

Extrait de "La gazette de Berlin"

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