Le Bade-Würtemberg n'expulse pas les Roms
On pensait que notre président-candidat Sarkozy travaillait main dans la main avec sa grande soeur Angela Merkel. Si sur le plan économique il est à la traîne, il y en a un autre où il est à la hauteur, voire il a montré l'exemple : c'est le dossier de l'expulsion des Roms. L’Allemagne a aussi fait parler d’elle récemment. Environ 10 000 Roms, qui avaient fui la guerre au Kosovo, craignent leur rapatriement. L’objectif de Berlin est d’expulser 2500 Roms du Kosovo par an. Le Conseil de l’Europe a dénoncé cette pratique et surtout le fait que la moitié des rapatriés sont des enfants qui ont grandi en Allemagne. Selon un rapport de l’Unicef, 38% des Roms renvoyés de force d’Allemagne sont apatrides. Pourtant, « le droit à la nationalité est un droit de l’homme fondamental », comme le souligne le Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Thomas Hammarberg. Il y a en plus un "hic" dans le Land du Bade-Würtemberg. Si la politique d'immigration et d'expulsion est décidée par le pouvoir central, la mise en oeuvre des expulsions relève des Länder. Et dans le Bade-Würtemberg, à majorité "Grüne-SPD", le ministre de l'Intérieur Reinhold Gall (SPD) refuse d'exécuter les ordres de Berlin et d'expulser les 1250 Roms considérés sans papiers, au motif qu'au Kosovo la vie des Roms est en danger. En Allemagne comme en France, il y a une politique de droite qui veut faire "du chiffre", et une autre plus humaine de gauche. Et qu'on ne nous dise pas que les deux sont les mêmes.