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Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
31 octobre 2011

La Chine va-t-elle sortir l'Europe de la crise ?

« Il s'agit d'une visite régulière, pour tenir des consultations de stade préliminaire » précise Klaus Riegling, le directeur du Fond Européen de Sauvetage Financier (FESF), en visite à Pékin. Les micros du monde entier sont tendus vers lui dans une salle de presse des plus combles, mais il n'hésite pas à les décevoir : « Il n'y aucune négociation en cours avec la Chine. »

La Chine entre les lignes

L'annonce qu'ils attendent tous, c'est celle de la participation de la Chine au fond de secours, à hauteur de quelques dizaines, pourquoi pas quelques centaines de milliards d'euros. Mercredi soir, les dirigeants européens ont décidé d'augmenter la « puissance de feu » de leur mécanisme anti-crise.

Pour « éviter la contagion » de la dette, ils ont ouvert les portes du FESF aux entreprises privés et aux pays émergents. Entre les lignes de l'accord, c'est une contribution de la Chine qui est recherchée.

Pour preuve, le Président français a appelé son homologue Chinois dès le lendemain matin. Difficile de savoir ce que M. Hu et M. Sarkozy se sont dit, les médias chinois se limitant à rapporter que «La Chine espère que l'ensemble de ces nouvelles mesures contribueront à stabiliser les marchés financiers européens».

Pékin ne dit pas non

Pas intéréssés les Chinois ? Si, selon le Financial Times, citant des “sources proches du gouvernement de Pékin”. La Chine réfléchirait à investir “entre 50 et 100 milliards de dollars” pour aider la zone euro. La même source ajoute que si les conditions proposées par l'Europe sont suffisamment avantageuses, “quelque chose au dessus de 100 milliards de dollars n'est pas inconcevable”.

Et si le gouvernement chinois n'a pas confirmé vouloir abonder le fond européen, il a plusieurs fois manifesté de l'intérêt pour la question (Voir la Vidéo). Jeudi, un porte-parole du ministère des Affaires Etrangère a de plus indiqué que la Chine “explorait les moyens de renforcer la coopération bilatérale sur la base d'un bénéfice réciproque”. En clair, Pékin s'intéresse mais ne s'engage à rien. Et surtout attend de voir ce qu'on lui offre.

Négociations, quelles négociations ?

Car c'est bien là l'épine du dossier. Difficile pour le moment de savoir à quoi prétendra la Chine autour d'une hypothétique table de négociation, mais le fait est qu'elle s'y installera confortablement. Avec des réserve de change de 3200 milliard de dollars, les pays européen savent qu'elle est la seule à pouvoir rassurer les marchés, qui palpitent déjà à l'idée d'un soutien du géant oriental.

Le président Français s'est d'ailleurs exprimé sur le sujet lors de son intervention télévisée de jeudi soir. « Il faut que la Chine investisse davantage de moyens pour relancer l'économie mondiale », a-t-il déclaré sur TF1. Nicolas Sarkozy aimerait faire passer ce coup de pouce comme un devoir moral devant les Français, mais nul doute que l'argument n'aura que très peu de poids dans une négociation financière.

Des négociations, quelles négociations ? « Si les Chinois, qui ont - si mon souvenir est exact - 60% des réserves mondiales, décident de les investir dans l'euro plutôt que dans le dollar, pourquoi le refuser? Y a rien à négocier! ». Tout va bien, donc, l'« immense partenaire » chinois fait à l'Europe une fleur à 100 milliards.

Risque de dépendance

Un avis qui n'est pas partagé par tout le monde. En France et en Europe, médias et politiques débattent de l'implication Chinoise avec un lexique anxieux : « risque de dépendance », « bradage notre économie » et autres « solution du désespoir ».

Pourquoi tant de craintes ? Philippe Ricard, correspondant du Monde à Bruxelles, explique sur son blog que les diplomates européens n'ignorent pas les conditions de la Chine :
« Elle demande davantage d'ouverture sur le marché européen, elle exige de recevoir enfin le statut d'économie de marché, que les Européens lui refusent depuis des années; elle encourage aussi les Etats à mettre en place des plans d'économie budgétaire et de réformes pour pouvoir se redresser. »

Tout un programme, ajouté à une autre condition, explique lemonde.fr une plus grande implication du FMI, dont l'expertise et le cadre juridique rassurent.

"Mauvaise solution"

Le prix de la manne pékinoise est un peu élevé aux yeux de certains, dont Daniel Cohn-Bendit, sur France-Info. Le député européen parle d'une « mauvaise solution, politiquement dangereuse », et indique que d'autres réponses étaient possibles, notamment via des « eurobligations ». (Voir la vidéo)

Comme la plupart de la gauche européenne, François Hollande émet des réserves. Au micro de TF1, il s'interroge : « Peut-on penser que le fait de se mettre, ne serait-ce qu'en partie, entre les mains de ces nations avec lesquelles nous avons par ailleurs à négocier sur le front monétaire et commercial nous mettra en capacité d'obtenir des résultats positifs pour l'Europe ? »

Les opposants de cet accord dénoncent aussi le manque de clarté des conditions de mise en œuvre de l'ouverture du FESF aux pays étrangers, et des montants exacts du fond spécial qui leur sont dédiés. Un avis partagé par... la Chine. Zhu Guangyao, vice-ministre des finances a indiqué que la Chine « attends des détails techniques pour y voir clair et entreprendre des études sérieuse avant de décider ».

(Claude LELY dans "Aujourd'hui la Chine")

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Commentaires
D
D'après les infos (flash de 01:00,Europe 1) à Cannes,le FMI est l'Europe ont mis en garde la Grèce en la menaçant de suprimer l'aide européenne,suite au rebondissemnt du référendum Grec.<br /> ---<br /> Mais aide ou pas aide,les pauvres grecs n'ont plus rien depuis longtemps.Alors pas besoin de sortir de l'ENA pour savoir que <br /> RIEN - RIEN = RIEN<br /> Alors quittes à en baver,ils souhaitent le faire savoir au Monde entier.<br /> Mais s'ils quittent la zone euro ils vont sentir la douche froide devenir glacée !<br /> Car leur monnaie va devenir de la roupie de sansonnet..!!<br /> Savez-vous que lors du traité de Maastricht(7 février 1992)il n'y a pas eu de clause de signée, en cas de défaillance d'un Etat-membre?<br /> Donc l'Europe n'est pas sortie de l'auberge,et quand le vin est tiré,il faut le boire.<br /> Même s'il est acide!
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D
...on perdra notre indépendance économique,puisque l'argent appartenant à celui qui a le pouvoir on va en France,comme en Europe,avoir les poings liés sous le joug d'une dictature:La Chine.<br /> Il ne reste plus qu'à voter (jaune?) Marine LE PEN en 2012,et les prémices de la 3è guerre mondiale sont posés.<br /> Comme je le postais déjà ici,la France va devenir une succursale de la Chine.<br /> Moi ça me refroidit d'appartenir contre mon gré à une dictature.<br /> D'après notre Président,la Chine possède 60% des réserves mondiales.<br /> L'avenir est de mauvaise augure.
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M
La Chine a déjà racheté une part importante de la dette américaine et ne se gêne plus dorénavant pour donner des leçons à la (ou l'ex) première puissance économique et militaire de la planète.<br /> Hors , rappellons que la Chine est loin d'être un partenaire économique loyal. La sous-évaluation de sa monnaie,l'innondation des marchés par des produits copiés,une main d'oeuvre sous payée et exploitée,des conditions de production sans aucun respect pour l'environnement, faussent l'économie mondiale et ruinent les pays occidentaux.Seule une indépendance financière de l'Europe par rapport à ce pays lui permettra de sauver ce qui peut encore l'être de l'économie européenne et de son "modèle social".<br /> Laisser la Chine s'imposer financièrement sur l'Europe,c'est accepter les règles biaisées du modèle économique chinois,règles qui ne bénéficient qu'à la chine et qui entraînent l'occident vers une décadence inéluctable.
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L
d'accord avec toi, FC. Que pensent de cette aide les Tibétains ou les Mongols (si toutefois ils en sont informés) ?
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F
Les dirigeants chinois sont comme les nôtres : ils jouent les intérêts financiers contre la misère des peuples !
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