La morte fut une belle vivante. Godelieve, une Néerlandaise folle de son corps et d’Érasme, est venue en Alsace sur les traces du théologien érudit. Stoerkel en profite pour nous faire visiter la cathédrale de Strasbourg, la bibliothèque humaniste de Sélestat, le château du Haut- Koenigsbourg. Des chefs-d’oeuvre de l’humanité où, pour qui sait manier le clavier du PC, il est jubilatoire de mélanger le réel au fantastique. Lire ce polar, un verre de gewurztraminer en main, c’est faire un beau voyage. Se dépayser en restant dans sa chambre.
Évidemment, outre Érasme, Godelieve a une autre raison de voyager. Elle cache un diamant pourpre qu’elle doit convoyer à Bâle. Bien sûr, qu’elle n’est pas morte dans le confessionnal, cet instrument d’aveux pieux n’attire plus la foudre divine. La jeune Batave a perdu la vie près du Haut-Koenigsbourg, entre la Montagne des singes et la Volerie des aigles, dont l’un, noir bien sûr, aime à tourbillonner au son d’une contrebasse.
Tout cela pour vous démontrer que s’occuper des faits divers dans un journal n’est pas sans danger pour le cerveau. Mais bénéfique pour la littérature où ce joli cadavre fait un si bon livre. Ce Stoerkel est un habitué de l’extraordinaire. N’a-t-il pas été, jadis, l’ambassadeur de l’abbé Pierre auprès des Black Panthers, en plein coeur de Harlem en feu ! Du grand…
(à voir aussi sur "Backchich" - lien dans "Quotidiens nationaux")