A quand le bio pour tous ?
Le "bio" est à la mode : ce matin, dans mon quotidien, en voyant les pages locales, je n'en ai pas trouvé une seule qui ne parlait pas d'une culture ou d'un marché biologique. Il paraît que c'est une nouveauté... Pourtant, dans le Val de Villé, une petite association "Vie et Vallée" s'était créée dès 1975 et organisait un marché bio hebdomadaire dans mon garage pour une vingtaine d'adhérents. Marché considéré comme marginal qui n'a jamais attiré la presse... Déjà à cette époque, se faisait ressentir une difficulté : les "bas salaires" de la vallée ne pouvaient s'offrir le luxe de cette alimentation saine, mais chère, malgré que la vente se faisait sur la base du bénévolat. Puis sont venus les rapaces : ceux qui ont vu une affaire juteuse dans ce marché. Et dès 1980, s'est ouvert à Villé un petit commerce de produits bio qui n'a duré que le temps d'une fleur : avec un salarié, des charges professionnelles, l'affaire était vouée d'avance à l'échec. Du militantisme on avait passé à la consommation et à la disparition du bénévolat. Et ce petit commerce, bien trop cher, a fini par disparaître, pas même soutenu par tous ceux qui se présentent aujourd'hui comme les responsables politiques de l'écologie de la vallée. Le bio a évolué et est devenu aujourd'hui une attraction souvent locale. C'est à qui y va de son expérience pour le développer : même le château de Thanvillé va ressusciter grâce au bio ! (voir article de presse ci-joint : DNA0405_Du_bio_et_du_social_dans_un_panier). Mais n'oublions pas, le problème de la bonne nourriture pour tous reste posé : en France, toutes les régions ne sont pas égales devant une alimentation bio et une cuisine saine. Quant au monde entier, n'en parlons pas. La problématique d'une nourriture décente pour tous reste : mais régler ça, c'est aller vers une juste répartition des richesses produites. Au-delà du bouclier fiscal que nos gouvernants s'obstinent à maintenir contre vents et marées, il reste d'autres boucliers encore plus solidement ancrés, comme le bouclier alimentaire. C'est la base du socialisme, ou du "trotskisme" comme le disent certains ... écologistes bien de la vallée, que de les abattre tous.
La France bien inégale devant l'agriculture biologique (seules les régions riches - PACA et Alsace - émergent)
Combien d'Africains, d'Hindous ou de Chinois veulent encore simplement manger, avant même de se soucier du bio ?