Quand l'Europe aide Madagascar
L'Europe a décidé de venir en aide à Madagascar, pays parmi les plus pauvres du monde. Aussi a-t-on trouvé auprès de la Belgique et d'un autre pays européen non cité quatre hélicoptères "Alouette II" à livrer d'urgence au gouvernement malgache. Cette fourniture vient comme une prime après l'achat au courant de l'année écoulée de 23 "Alouette II"pour la rondelette somme de 900.000 €. Les quatre engins proviennent des surplus des armées. Nul doute qu'il s'agit des engins modernes les plus sophistiqués (L'Alouette II a été construit de 1955 à 1957 et a surtout été utilisé comme poste de commandement volant pendant la guerre d'Algérie). Ces quatre hélicoptères seront officiellement utilisés par les gendarmes pour la lutte contre le vol de bétail. D'ailleurs le ministre belge de la Défense, Pieter De Crem, avait précisé début juillet que ces 23 hélicoptères sont « entièrement démilitarisés » avant leur mise en vente et que « l’équipement militaire enlevé ne fait pas et ne fera pas l’objet d’une vente ». Etant démilitarisés, les Alouette ne tombent pas sous le coup de l’arrêté royal du 8 mars 1993 réglementant l’importation, l’exportation ou le transit d’armes, de munitions et de matériels spécialement utiles à un usage militaire ou de maintien de de l’ordre et de la technologie y afférente, avait-il précisé. Quand on sait que le pays est au bord de la guerre civile, on peut soupçonner bien d'autres utilisations qui ne seront contrôlées ni par la Belgique, ni par la France fortement impliquée, ni par l'Europe. Les boeufs malgaches ont bon dos...pour contourner un embargo? et grâce à cette dotation, le peuple malgache ne connaîtra plus la faim. C'est le quotidien « Courrier de Madagascar » qui a révélé et critiqué le bien-fondé de cet achat, effectué par l’intermédiaire de la société bruxelloise Mad Africa Distribution.
Rappel : Madagascar est plongée dans une crise politique grave depuis fin 2008, qui a conduit à l’éviction en mars 2009 du président Marc Ravalomanana et à son remplacement par son principal opposant et ancien maire d’Antananarivo, M. Rajoelina, soutenu par l’armée. L’Union africaine a imposé des sanctions ciblées contre M. Rajoelina et 108 personnalités de son régime, alors que la suspension de l’aide internationale a accru le marasme économique dans cette vaste île de l’océan Indien.