Grèce : aide européenne ou diktat ?
Alors que nos quotidiens titrent : "L'Europe se déclare prête à voler au secours de la Grèce", la fonction publique grecque entre en grève. Ces salariés ont compris le message : "Le couple diabolique Sarkozy-Merkel veut leur imposer un plan d'austérité dont ils seront les seules victimes". En effet, le secours promis, bien que n'étant pas encore défini, n'aura lieu qu'en imposant au gouvernement Papandreou d'exécuter une politique de rigueur impopulaire, qui doit ramener le déficit budgétaire de 12,7% à moins de 3% en moins de 3 ans. Sarkozy vient d'ailleurs de déclarer : "Le consensus existe entre les 27!" Oui, mais pas avec les salariés qui en feront les frais. Dès la première journée de grève, à l'annonce des premières mesures (augmentation du prix de l'essence de 10%, blocage des salaires, ...), de nombreux secteurs ont été paralysés (écoles, universités, administrations, aéroport d'Athènes fermés, hôpitaux en service minimum, bus circulant sporadiquement), tandis que les agriculteurs bloquaient les grandes routes. A l'appel des partis de gauche, PASOK (parti socialiste) et KKK (parti communiste), et de tous les syndicats, plus de 20.000 manifestants, enseignants, agents hospitaliers, pompiers professionnels, ouvriers des ordures ménagères, techniciens, archéologues, élèves et étudiants ont manifesté à Athènes, alors qu'une autre manifestation d'importance se déroulait aussi à Thessalonique. Leurs slogans : "Non au diktat européen!" Un diktat que le couple franco-allemand et les banques veulent imposer à un pays où les salariés sont menacés par un chômage croissant à une vitesse vertigineuse, et où les lois sociales ne laissent aucune chance de s'en sortir, tel Nicos, cet ouvrier licencié en novembre, qui avec sa famille (le couple a en charge un enfant et la mère sans retraite) doit vivre avec 540 €/mois, alors que le loyer de son appartement est de 515 €! "Tous les salariés de la Communauté Européenne doivent s'unir pour lutter contre cette politique imposée par des dirigeants qui n'ont aucune notion de nos conditions de vie!", conclut Nicos.