Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
13 décembre 2009

Que devient Alcatel après sa délocalisation en Roumanie ?

Extrait du "Courrier des Balkans"

Un tiers des effectifs du site d’Alcatel-Lucent à Timişoara devra quitter l’équipementier télécom début 2010 pour rejoindre un sous-traitant indien. Longtemps choyés, les salariés ont décidé de créer leur premier syndicat et de se mettre en grève pour défendre leurs droits. Une mobilisation inédite depuis que la multinationale s’est implantée en Roumanie il y a 18 ans.

alcateltimisoaraSécurité de l’emploi, bons salaires, primes substantielles, prêts bancaires préférentiels... Quand Alcatel devient la première société étrangère à s’implanter à Timişoara en 1991, ses salariés bénéficient d’avantages bien supérieurs à ceux offerts par les autres entreprises de la ville. Aujourd’hui pourtant, c’est la tension et le désamour qui règnent sur le site de la plus grosse multinationale du Sud-Ouest de la Roumanie. Sous le coup d’un vaste plan de restructuration qui prévoit le transfert de 30% des effectifs vers le sous-traitant indien Wipro, les salariés menacent de cesser le travail mardi et mercredi prochains, après « l’échec » de leur grève d’avertissement du 27 novembre. « Avec près de 500 postes menacés sur 1600, nous sommes les plus touchés en Europe par le plan global d’économies lancé par le groupe », déplore Manuel Martin, 35 ans, président du premier syndicat de la société fondé en juillet dernier. « Les négociations avec le patronat ne débouchent sur rien de satisfaisant, il n’y a que par la grève qu’on pourra faire pression. » Le Syndicat libre d’Alcatel-Lucent Timişoara réclame notamment plus de garanties pour les employés du Centre technique roumain et du service financier qui seront transférés début 2010.

Mobilisation à l’échelle européenne

alcatel10noi2« Nous bataillons pour que chacun obtienne des compensations financières décentes », explique Laura Oprea, 25 ans, qui travaille au service financier. « Mais jusqu’ici, la direction a mis des offres de moins en moins intéressantes sur la table. Nos collègues allemands ont réussi à obtenir pas mal d’indemnités. Pourquoi n’aurions-nous pas les mêmes droits ? ». Le 10 novembre dernier, les Alcatel-Lucent avaient déjà manifesté à Timişoara pour mettre la pression sur le patronat ( découvrez le blog des salariés ). Ce rassemblement, inédit dans l’histoire de l’entreprise, faisait écho à ceux organisés simultanément en France, en Allemagne et en Italie contre la suppression attendue de plus de 4000 emplois dans toute l’Europe. Comptant aujourd’hui près de 400 adhérents, le Syndicat libre de Timişoara s’inquiète, en particulier, de l’intégrité et de la santé financière de Wipro. En France, le géant indien de l’électronique a fermé son unité de Sophia-Antipolis en septembre après avoir encaissé des millions de crédit d’impôt recherche et rapatrié les brevets en Inde. « Nous faisons tout notre possible pour limiter l’impact social de ces externalisations », assure Cătălina Ocheşilă, directrice de la communication d’Alcatel-Lucent pour l’Europe du Sud-Est. « Les employés transférés à Wipro continueront de travailler en Roumanie et auront les mêmes droits qu’à Alcatel. Ils sont aussi à l’abri d’être licenciés pendant 18 mois. Mais les exigences du syndicat en matière de compensations financières sont, pour le moment, trop importantes. »

« Les employés découvrent qu’ils ont des droits »

Refroidis par le sort réservé à leurs collègues « vendus aux Indiens », les membres du Syndicat libre ont insisté, dans la foulée, pour négocier un contrat collectif de travail. Une négociation rendue obligatoire par la loi mais qui n’avait jamais eu lieu jusqu’ici, en l’absence de représentant des salariés. « Ce contrat va nous permettre de nous protéger en cas de licenciements massifs », estime Manuel Martin. « Nous ne sommes à l’abri de rien avec la crise... Et puis, c’est l’occasion de mettre les choses à plat en matière de congés payés, de primes d’ancienneté ou d’augmentation. C’était absolument nécessaire ! » En moins de six mois, les salariés du site ont donc pris conscience de leurs droits et se sont mobilisés pour les défendre. Mais, au départ, le scepticisme était important dans l’entreprise. Non seulement parce que, pour beaucoup de Roumains, syndicalisme rime encore avec communisme mais aussi parce que les employés d’Alcatel-Lucent ont longtemps bénéficié de conditions avantageuses qui ne les encourageaient pas à se syndiquer. « La crise a renforcé la solidarité entre les travailleurs et relancé le mouvement syndical », se réjouit Ştefan Gogoşanu, secrétaire départemental de la confédération syndicale Cartel Alfa à laquelle le Syndicat libre est affilié. « Depuis quelques mois, les salariés découvrent qu’ils ont des droits et qu’ils vaut mieux se rassembler pour les défendre. »

NB : n'hésitez pas à envoyer des messages de soutien sur le blog des salariés de Timisoara.

Publicité
Commentaires
B
Je sais pas comment les impots augmente pour les français alors qu' il sont moin rémuniré et peut être en chemâge .<br /> Il faux payer correctement les salariers comme ça on aura plus dimpots .<br /> Amcalement <br /> Karim
Répondre
Publicité
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Derniers commentaires
Archives
Différences : le blog de Jean-Louis BOEHLER
Visiteurs
Depuis la création 2 248 842
Publicité