Trahison, puis tromperie !

Tout le monde se souvient de la façon dont Eric Besson avait déserté l'état-major de Ségolène Royal, lors des élections présidentielles pour rejoindre Sarkozy, histoire d'obtenir un poste de ministre. Et il a obtenu le pire, celui de l'immigration. Pour l'assumer, il ment même à ses propres nouveaux amis. A voir l'interview du député de l'UMP Etienne Pinte :"Non seulement le ministre nous a trompés, mais en plus il joue sur les mots. Pour lui, un charter, c’est au moins dix personnes. Il est évident que nous ne souhaitons pas qu’il y ait des renvois d’Afghans dans un pays en guerre", a martelé Etienne Pinte, visiblement remonté. "Il faut m'expliquer pourquoi il y a 100.000 hommes armés. Ce pays n'est pas stabilisé", a renchéri Françoise Hostalier, une autre députée UMP, interviewée par La Voix du Nord. Même Brice Hortefeux, considéré en général à l'extrême-droite de la droite, n'avait pas osé utiliser les charters pour renvoyer des Afghans ! Alors, Besson bientôt à la droite de l'extrême-droite ? On pourrait en rire, si la vie de personnes n'était en jeu.

Interview de Etienne Pinte, député UMP

Rappel : N'oubliez pas de cliquer sur "commentaires" avant de mettre en route la video !

Comments

[Uscheen]

Pour Gilou le filou, voici un éditorial des DNA en copié/collé intitulé "morale afghane" :

Les démonstrations comparatives ne démontrent rien. On le sait bien depuis les bancs de l'école mais on l'oublie parfois devant ceux de l'Assemblée nationale. Cette amnésie est presque mathématique d'ailleurs : elle est proportionnelle au degré de culpabilité que l'on éprouve sur un sujet sensible, ou inversement proportionnelle au poids des arguments dont on dispose.
En guise d'exercice pratique, maintenant, prenons la question afghane et François Fillon. Le Premier ministre estime que la France n'a aucune question de morale à recevoir sur le traitement qu'elle réserve aux illégaux avec ce motif imparable : nos amis britanniques sont bien plus sévères que nous ! La formule a le mérite d'être simple. Elle a la faiblesse d'être vide de sens.
Notre pays se persuade si bien de sa générosité à l'égard de l'immigration que ses dirigeants justifient les opérations musclées comme de simples dispositifs de justice pour faire appliquer les indispensables règles qui doivent encadrer les flux migratoires. Dès lors, tous les détours administratifs qui encadrent la décision de renvoi deviennent légitimes, presque cartésiens. La réflexion est gommée du circuit, priée de passer son tour. Trois afghans reconduits à Kaboul, qu'est ce que ça pèse « comparé » aux efforts d'accueil de la France. Pas de quoi s'émouvoir. Les belles âmes repasseront plus tard.
Peu à peu la morale (la quoi ?) s'efface devant les impératifs d'une fermeté qui, elle aussi, doit avoir des symboles. On ne parlera pas de « charter », comme l'avait fait la socialiste Edith Cresson, mais on en agitera doucement l'imaginaire. Qu'on se le dise, braves gens : les envahisseurs n'auront pas le dernier mot !
Si on peut comprendre - toutes proportions gardées - la tentation de la fermeture à l'autre comme un réflexe naturel en période de crise, peut-on accepter qu'elle soit le garde-fou d'une politique qui se veut dissuasive. Des exemples, des exemples, des exemples ! Pour dissuader les migrants qui voudraient s'installer, ou simplement passer sur notre territoire... On n'est plus très loin des périls des « pompes aspirantes » dénoncées naguère par Jean-Marie Le Pen. Quant au terme « droits-de-l'hommistes » qu'il avait inventé avec une forte dose de mépris, il est passé dans le vocabulaire courant.
Et c'est ainsi qu'on finit par remettre trois personnes dans un avion à destination d'un pays en guerre sans le moindre complexe ! Et nous aurions d'autant plus le droit de le faire sans complexes que nous envoyons des hommes chez eux pour combattre les talibans et leurs menaces obscurantistes. Bref, nous faisons les comptes de notre générosité d'une façon plutôt coloniale en oubliant que c'est notre dignité que nous lui soustrayons. Et pas celle de nos visiteurs indésirables...


Signé : Olivier Picard

A méditer !

[Tacotac]

A deux questions vraiment bêtes, réponses non moins bêtes :
- Qui a envoyé des troupes en Afghanistan ?
- L'OTAN !
- Qui a fait adhérer la France à l'OTAN ?
- Sarkozy (même De Gaulle s'est retourné dans sa tombe !)

[Brindille]

Finalement, ces jeunes Afghans n'étaient pas de Kaboul mais de régions contrôlées par les talibans. Ils sont déjà portés disparus.

[gilou le filou]

Pour être bref et d'une part sans tomber dans une polémique politicienne stérile qui ne m'intéresse pas, et, d'autre part, nonobstant la honte, le déshonneur et la question de l'obligation légale susceptibles de générer la décision liée au renvoi de ces pauvres afghans chez eux, on peut néanmoins se poser deux petites questions tout à fait bêtes :
- ces afghans, s'ils ont pu illégalement débarquer dans notre pays, disposent, je le pense, d'une certaine culture, d'intelligence, de convictions honorables et surtout de patriotisme susceptibles d'être mis à profit par eux dans leur pays d'origine pour essayer et contribuer à le sortir de l'ornière dans laquelle il se trouve.
- j'aimerai connaître le rapport entre le nombre d'afghans, régulièrement et officiellement expulsés de France et celui du nombre de soldats et de civils français qui ont malheureusement trouvé la mort dans ce pays dans le cadre de leurs missions de reconstruction du pays et de lutte contre le terrorisme y sévissant.

Merci d'avance pour vos réponses, mais, SVP, prière de s'abstenir de toutes mièvres réponses évoquant des problèmes de politique politicienne intérieure. française

[Brindille]

Un ministre qui ment, ça démissionne !