Mondialisation des luttes sociales
Le 22 avril dernier nous évoquions sur ce blog les luttes sociales d'une entreprise allemande, fabricant des pistons de moteurs et donc sous-traitante de l'industrie automobile, ayant un siège social en Alsace à Ingersheim. Rappel : http://jboehler.canalblog.com/archives/2009/04/22/13443427.html . Cette entreprise Mahle veut fermer et licencier 412 salariés à Arzenau (Bavière). Mais elle veut aussi fermer son unité à Rosario (Argentine) pour délocaliser au Brésil. Les 500 salariés ont décidé d'occuper l'usine. Martin Flayart, un syndicaliste du Comité d'Entreprise explique : "Cela fait 18 mois que nous avons des problèmes avec la direction de Mahle, alors qu'il n'y a même pas deux ans qu'ils sont là. Maintenant, elle voudrait, sous prétexte de la crise mondiale, supprimer les primes à l'ancienneté et outrepasser la législation du travail en instaurant des salaires au rendement alors que nous sommes au chômage partiel (27 jours travaillés en 2 mois). Et petit à petit, la production est transférée au Brésil, où la législation permet plus de flexibilité et où la liberté patronale est plus grande." Les salariés, avec leurs familles, ont barré la route passant devant l'entreprise avec des pneus qu'ils ont fait brûler. La colère est grande, et grâce au soutien des nombreux élus locaux, l'affaire est remontée aux présidences de l'Argentine et du Brésil. Le ministre du Travail de la province de Santa Fé a fait savoir : "Il est inacceptable que les décisions concernant nos entreprises soient prises en Allemagne." Mais on sent bien que seule la mondialisation de la lutte des salariés amènera le patronat à ne plus délocaliser et à respecter les lois du travail.