L'Europe malade de sa jeunesse
Aujourdhui les médias informent largement sur les manifestations étudiantes et scolaires en Grèce, qui auraient dégénéré après la mort d'un étudiant. Pourtant les revendications de ces jeunes sont plus profondes dans un des pays de l'Europe les plus touchés par le chômage. "Pas de F-16, des écoles et des profs !" disent leurs banderoles dans ce pays que la France vient de pourvoir en avions de combat. Les revendications sont claires, et d'ailleurs elles vont être suivies dès ce jour par une grève générale dans tout le pays ! Seul moyen qui reste au gouvernement grec, c'est discréditer les manifestants en les opposant aux forces de l'ordre, histoire de dénoncer le désordre causé par ces jeunes. Nos dirigeants respectifs, qui appliquent tous la même politique libérale qui amène à réfléchir au cours de la bourse en se désintéressant des citoyens, voient apparaître dans de nombreux pays les mêmes mouvements de revendication :
L'Allemagne a vu des mouvements des étudiants, des parents d'élèves, des enseignants ce printemps et cet automne.
L'Italie a vu un octobre chaud que la presse de Berlusconi a occulté ! Les jeunes dénonçaient le manque de moyens dans les écoles !
La Hollande s'est enflammée à la mi-novembre, pour les mêmes raisons !
La France voit régulièrement des grèves et des manifestations contre les suppressions de postes (3000 RASED doivent disparaître), et encore aujoudhui à Colmar, ville réputée "tranquille" dans une Alsace peu tentée en général pour les mouvements de rues, 500 manifestants étudiants, enseignants, personnels administratifs et de direction ont battu le pavé pour défendre l'I.U.T. (Institut Universitaire de Technologie).
Partout la même politique libérale qui amène par des temps de crise économique et sociale les Etats à tout donner à ceux qui, ayant voulu toutes les libertés de gestion et de bénéfice, leur demandent aujourdhui à pallier à leurs propres défaillances, quitte à laisser au bord du chemin toute la jeunesse d'un continent. Mais malgré tous ces mouvements, rien n'interpelle nos dirigeants ! Aujourdhui, l'Europe n'est pas malade d'une absence de constitution, ou de ses limites géographiques, ethniques ou religieuses, mais bien de la désespérance de cette jeunesse qu'on ne sait aider à construire son avenir. Et la situation est si tendue qu'elle peut dégénérer n'importe où et à n'importe quel moment ! A l'avenir, la Grèce ne restera peut-être pas le seul cas de dérapage.