Voici in extenso mon intervention sur le point "Ancien Super-U" que j'ai soulevé au conseil municipal et mes propositions :
"Voilà à plusieurs reprises que notre ordre du jour comprend des points concernant l'ancien Super-U et la Société Coopérative Val-Vil Services. A ce jour, il faut reconnaître que depuis un an ou deux, le conseil municipal n'a pas été informé de ce dossier, mais je ne chercherai ce soir en aucune manière à lancer une chasse aux sorcières pour savoir qui est le responsable des nombreux non-dits. Il est tout aussi vrai que ces derniers temps, nous avons lancé des batailles procédurières (demande de dissolution, commissions paritaires Comcom/Conseil Municipal à 7 contre 6, etc...) sans avoir à l'arrière-plan un réel projet. Nous avons donc pris un retard important, qu'il est urgent de combler ! J'ai toujours dit, et je le répète haut et fort, que le chef-lieu et les 17 communes ne doivent pas être en opposition, mais qu'il appartient à Villé d'être le "moteur du canton" et donc d'être à même de lancer les initiatives !
Sur ce dossier, je fais aujourd'hui le constat suivant :
L'assemblée générale de la coopérative ouvrière Valvil-Services vient de décider, en cas de dissolution, de verser ses fonds à la Communauté des Communes, à la condition que cette dernière instance construise une maison pour le troisième âge.
Il me semble que cette décision ne nous appartient pas, et il n'y a donc pas à s'y opposer. Cependant, il me paraît tout aussi clair que Villé, qui représente 20 % de la population du canton, ne saurait être ignoré et a même un rôle d'entraînement à jouer. Aussi, je propose de recadrer cette éventuelle maison du troisième âge dans la politique globale pour les seniors du canton, en y englobant la restructuration de la maison de retraite. Il faut bien reconnaître que, de plus en plus, la population de celle-ci est dépendante et relève souvent plus de l'hôpital à longue durée, alors que le personnel est toujours celui d'un établissement accueillant des personnes plus ou moins en bonne santé, et donc forcément inadapté en nombre et en compétences. La maison de retraite de Villé ne possède que quelques lits médicalisés.
Une autre constatation : un certain nombre de personnes dépendantes sont hébergées soit dans des maisons de retraite soit dans des hôpitaux à longue durée en dehors de la vallée (Saales, Barr, Sélestat, Ste-Marie-aux-Mines et même Ribeauvillé). Je les chiffre à plus d'une trentaine. La raison de cette expatriation est souvent l'urgence de trouver une place, car elles sont rares.
En léguant ses biens à la Communauté des Communes, Les dirigeants de ValVil-Services ont voulu que ce soient l'ensemble des personnes du Val de Villé qui en profitent. Comment ne pas en faire profiter les plus déshérités, en profitant pour donner à une partie de la maison de retraite (ou au bâtiment envisagé sur le site de l'ancien Super-U) le statut d'hôpital de longue durée, permettant ainsi à nos vieilles personnes, qui sont souvent aussi les sociétaires de la Coopérative Ouvrière Valvil-Services, de rester dans la vallée. Ceci aurait de nombreux avantages pour tout le monde :
de meilleurs soins et accompagnements de vie pour tous.
des visites plus faciles pour les familles à leurs anciens.
enfin je parlerais aussi d'économies pour le Conseil Général : les établissements situés hors du département ne sont pas conventionnés avec le conseil général, et appliquent donc le tarif fort aux hôtes ! ce qui entraîne que l'A.P.A. (aide aux personnes dépendantes) est plus élevée. Exemple : à Villé, le Conseil Général verse par personne 330 €/mois. Pour une personne hébergée à Ste-Marie-aux-Mines ou Ribeauvillé, le montant de l'A.P.A. sera de 480 à 500 € (soit une différence de 150 € par personne/mois).
Voilà la proposition que je soumets au conseil municipal pour adoption, à charge de la défendre non seulement à la commission de pilotage, mais aussi aux délégués de Villé au Comité Directeur de la Comcom. Je demande que cette proposition soit inscrite in extenso au PV de la présente réunion.
En marge, je veux soulever une inquiétude : j'entends parfois parler (à tort ou à raison) d'une maison à studios ou appartements. Etant donné le montant des pensions qui sont à la hauteur des salaires pratiqués, peu de gens de la vallée pourraient se payer "ce luxe", qui serait donc forcément réservé à des "urbains" recherchant l'air pur de la campagne. Je ne crois pas que c'est cette direction qu'il faille prendre, car il serait intolérable que l'argent ramassé avec les couches sociales les plus défavorisées, notamment les anciens salariés des FTV, puisse servir à d'autres.
NB : bien qu'il n'y ait pas eu de vote formel, le tour de table des conseillers a montré qu'une large majorité était d'accord avec mes propositions, et les membres du conseil du comité de pilotage Comcom/conseil municipal ont accepté de présenter mes idées lors d'une de ses prochaines réunions.
A lire : alsace1207CM et dna1307CM