Trinquons à ceux qui vont trinquer !

La moitié du mois de janvier va être consacrée aux cérémonies de voeux du Nouvel An, le Président de la République va ouvrir le ban le soir de la St-Sylvestre, puis continuera avec les réceptions des ambassadeurs, des ministres, des députés, ... et j'en passe. Tout le pays va vivre au même rythme.

En tant que conseiller municipal, je suis moi-même déjà invité à trois de ces cérémonies. J'irai bien sûr à chacune d'elle, surtout que, 2006 n'étant pas une année électorale, il n'y aura pas de petites phrases taquines à mon égard dans les discours de l'un ou l'autre.

D'ailleurs, les allocutions, je pourrais vous les écrire, c'est la part positive du  bilan  de l'année passée, avec des félicitations réciproques des uns aux autres, et quelques projets  et des  encouragements pour l'année à venir. La mécanique est bien huilée et ne dérape jamais. Aussi vais-je traiter dans cet éditorial de quelques sujets qui vont rester à coup sûr oubliés  chez les uns et les autres.

Dans le bilan, il ne sera bien sûr pas fait part de la situation économique, des friches industrielles, commerciales et agricoles, du nombre d'emplois perdus, des acquis sociaux en voie de disparition, du service public démantelé... dans ce coin bientôt désertifié de l'Alsace, deuxième région la plus riche de France. Comment pourrait-on d'ailleurs évoquer tout cela, puisque les responsables n'ont pas lieu de s'en féliciter ?

Quant aux projets pour changer cette vie, ne nous y attendons pas plus. Va-t-on dire au salarié qu'il va encore perdre des emplois, va-t-on dire au contribuable de combien les budgets vont augmenter ? Dans la politique engagée, le peuple va trinquer ! Alors, tous les élus, commençons l'année en trinquant !